Plusieurs établissements pénitentiaires disséminés à travers le France ont fait l’objet d’incendies de véhicules. L’un d’eux, à Toulon, a été visé par des tirs à l’arme automatique dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 avril. C’est le cabinet du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui a révélé l’existence de ces attaques.
En réaction, le ministre de la Justice doit se rendre mardi après-midi au centre pénitentiaire de Toulon. Des actions « coordonnées » qui, selon Stéphane Barraut (Ufap) et Samuel Gauthier (CGT-Pénitentiaire) pourraient être « en lien avec la stratégie de lutte contre le narcobanditisme du ministre ». Elles pourraient avoir « un impact sur les recrutements de personnels », s’inquiète Stéphane Barraut. « Cela fait plusieurs années que la police ne fait plus de rondes autour des établissements », déplore également le responsable de l’Ufap, un des principaux syndicats de l’administration pénitentiaire.
Mardi, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a intimé aux préfets de « renforcer sans délai la protection des agents et des établissements ». Avant de lancer : « La réponse de l’État devra être implacable. Ceux qui s’en prennent aux prisons et aux agents ont vocation à être enfermés dans ces prisons et surveillés par ces agents. » Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a quant à lui annoncé, dans un communiqué publié mardi 15 avril, se saisir de l’enquête, dont les qualifications seront « communiquées ultérieurement ».
Un bidon d’hydrocarbure de cinq litres retrouvé sur place
Selon un communiqué du syndicat pénitentiaire FO Justice, « des véhicules ont été brûlés, des portes d’entrée incendiées et même visées par des tirs d’armes lourdes », notamment à la prison de Toulon. Trois véhicules, dont deux appartenant à des agents pénitentiaires, ont aussi été incendiés, lundi soir, sur le parking de la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Les images de vidéosurveillance ont permis de voir que les deux auteurs ont pénétré dans l’enceinte en passant par une butte de terre, incendiant chacun un véhicule, le troisième a été atteint par propagation. Selon une autre source policière, les établissements de Nanterre (Hauts-de-Seine), Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) et Valence (Drôme) ont aussi été touchés par des incendies de véhicules, dont certains avaient préalablement été tagués.
Au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède (Var), plusieurs impacts ont été relevés sur la porte de l’établissement, suite à une « attaque à l’arme lourde, de type Kalachnikov », a affirmé FO Justice sur son compte X. Au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, deux véhicules ont été incendiés, « ainsi que le portail de l’Eris (Équipe régionale d’intervention et de sécurité – NDLR) visé directement », toujours selon le syndicat.
Dans la nuit de dimanche à lundi, des incendies ont aussi touché le parking de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) et le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), selon plusieurs sources proches du dossier. « Ces actes criminels sont une attaque frontale contre notre institution, contre la République et contre les agents qui la servent au quotidien », a dénoncé FO Justice, qui exige « une réponse forte, immédiate et sans ambiguïté de l’État ».
« On attend une action coordonnée par les ministres de la Justice et de l’Intérieur », a de son côté déclaré Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Ufap Unsa Justice, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). Ce dernier souligne que l’administration pénitentiaire n’avait « pas les forces humaines pour assurer la sécurisation aux abords des établissements 24 heures sur 24 ».
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