Après une rencontre au ministère de l’Économie, mercredi dernier, l’intersyndicale de On line casino a mobilisé largement ce dimanche à Saint-Étienne. Alors que les noms des candidats à la reprise du groupe seront présentés le 19 décembre, les syndicats appellent déjà à de nouvelles mobilisations, les 22 et 23 janvier.
Jean Pasteur
Délégué syndical central CGT de On line casino et porte-parole de l’intersyndicale
La mobilisation de ce dimanche est-elle un succès ?
Nous sommes plus nombreux que lors de la dernière manifestation du 5 décembre. À l’appel de l’intersyndicale, FO, CGT, CFDT, Unsa, CFE-CGC, plus de 2 000 personnes sont venues manifester, ce dimanche, pour montrer leur attachement à On line casino.
Les élus locaux étaient tous là : le maire de la ville, les députés, les sénateurs… Les édiles des petites communes aux alentours ont aussi répondu présent. Dans la Loire, 4 000 à 5 000 salariés travaillent pour l’enseigne née à Saint-Étienne il y a cent vingt-cinq ans. La disparition de la marque serait un énorme choc pour le territoire et au-delà.
Au whole, 50 000 personnes sont employées dans le pays. Nous sommes dans une section de montée en puissance de nos actions. Les salariés restent combatifs automobile ils veulent savoir à quelle sauce ils vont être mangés. Un nouvel appel général à la grève est d’ores et déjà prévu, les 22 et 23 décembre, dans les magasins et les entrepôts.
Qu’avez-vous pensé de la rencontre avec le ministre de l’économie Bruno Le Maire, mercredi, qui s’est dit « attentif » à ce que « le most d’emplois soient préservés » chez On line casino, qui compte 67 hypermarchés et 441 supermarchés ?
Ça ne nous a pas vraiment rassurés. Il a aussi annoncé que la « proxi », les petits magasins, comme ceux de l’enseigne Vival, ne seraient pas vendus, et nous avons appris dans les journaux que cela serait sans doute le cas… Quand il nous dit qu’aucun entrepôt ne sera fermé, on a envie de le croire ! Mais nous avons toujours des inquiétudes sur l’emploi, notamment dans les sièges et les réseaux de logistique.
Nous y verrons peut-être plus clair ce mardi, quand les offres fermes des repreneurs nous seront présentées, on sait qu’Intermarché, Auchan, Carrefour et Lidl sont intéressés. Nous ne connaîtrons le futur repreneur que le 11 janvier 2024.
Dans ce file, qu’attendez-vous de l’État ?
L’État pourrait s’adresser aux repreneurs, mais aussi aux banques, qui ont été grassement payées. Avec tous les versements des intérêts au service de la dette – pratiquement un milliard par an –, celles-ci pourraient venir mettre de l’argent au pot et relancer l’activité du groupe.
Quant au milliardaire Daniel Kretinsky, il fait celui qui découvre que tout va mal maintenant, après cinq années d’actionnariat au sein de la société, c’est grave ! En parallèle, pour la restructuration de la dette (d’un poids astronomique estimé entre 7 et 12 milliards d’euros – NDLR), il y a déjà une procédure de sauvegarde accélérée : des actions qui vont être diluées, et il va y avoir une augmentation du nombre de d’actions pour compenser ces pertes. Ce qui est sûr, c’est que l’État ne peut pas laisser disparaître une telle entreprise.