La moue du boursicoteur averti devrait vite se transformer en sourire. Si les résultats 2024 des multinationales du CAC40, dont les annonces ont pris fin la semaine dernière, n’ont pas atteint les niveaux records des trois précédentes années et affichent même une légère baisse par rapport à 2023 (entre – 6 % et – 9 % selon les estimations), leurs bénéfices se maintiennent à de très hauts niveaux.
Aux alentours de 135 milliards d’euros cumulés sur 39 des 40 sociétés cotées (le groupe Pernod Ricard communiquant ses chiffres 2024 en juin). Soit très au-dessus de la barre des 100 milliards que le CAC40 n’avait jamais franchie avant la crise Covid de 2020 et au-dessous de laquelle il n’est plus retombé depuis.
Les 148 milliards d’euros de « tout bénéf » réalisés en 2023 ne sont donc pas battus. Mais les premières indications concernant les distributions de dividendes ou de rachats d’action montrent que les actionnaires seront à nouveau particulièrement choyés en 2025. Si les niveaux de ces distributions sont votés lors des assemblées générales des porteurs de titres organisées en avril, 32 multinationales ont déjà annoncé leur intention de faire mieux que l’année dernière.
Un record déjà battu en matière de dividendes ?
Le versement de 68,8 milliards d’euros de dividendes en 2024 pourrait donc être battu cette année. Selon le site spécialisé Toutsurmesfinances.com, 12 sociétés du CAC40 devraient afficher une hausse à deux chiffres de leurs dividendes. Le gros du peloton (20 cotations) proposera une augmentation à un chiffre.
Les trois plus fortes progressions sont pour Unibail-Rodamco-Westfield (immobilier commercial, + 40 %), Safran (aéronautique et spatial civil et militaire, + 32 %) et Société générale (banque, + 21 %). Capgemini, EssilorLuxottica et LVMH devraient jouer la stabilité. En revanche, et contrairement aux années précédentes, Kering (- 57 %) et Stellantis (-56 %) gâteront moins bien leurs actionnaires.
Si ces deux groupes font partie des cancres à avoir « sous-performer », c’est parce que leur secteur a souffert l’an dernier. Les ternes chiffres du marché de l’auto l’an dernier entraînent aussi des baisses de bénéfices de Michelin (- 4,7 % entre 2023 et 2024) et Renault (- 65,8 %, chiffre les Échos). Quant au luxe, le retournement du marché chinois diminue ses marges mirifiques.
Mais, grâce à sa composition très diversifiée, l’indice phare de la Bourse de Paris met toujours des paillettes dans les yeux des petits porteurs. Sa valeur boursière a même flambé de 11 % depuis le 1er janvier. Parmi les 27 sociétés qui ont augmenté leurs profits en 2024, six totalisent 50 % de l’ensemble des bénéfices du CAC40 : TotalEnergies (près de 15 milliards d’euros en 2024), LVMH (12,6 milliards), BNP Paribas (11,7 milliards d’euros), Axa (7,9 milliards d’euros), Crédit agricole (7,1 milliards d’euros), L’Oréal (6,4 milliards) et Sanofi (5,7 milliards).
Les banques et assurances sont aussi particulièrement à la fête, grâce, notamment, à l’envolée des taux d’emprunt, comme les « industriels » (Schneider Electric, Saint-Gobain, Legrand). En plein essor, les spécialistes de la défense (Airbus, Safran et Thales) prennent date pour 2026.
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