Les actionnaires du CAC 40 ont toutes les raisons de se réjouir, en ce début d’année. Selon la lettre Vernimmen (une publication financière spécialisée), ils ont empoché la bagatelle de 97,1 milliards d’euros en 2023, dont 30,1 milliards d’euros sous forme de rachats d’actions et 67,1 milliards sous forme de dividendes, « soit le niveau le plus haut jamais enregistré depuis » le début de la publication.
Sans shock, les entreprises les plus généreuses appartiennent à trois secteurs en excellente santé économique : l’énergie (grâce à la hausse des cours du brut, notamment), la finance et le luxe. Ainsi, TotalEnergies a distribué 18,4 milliards d’euros à ses actionnaires ; BNP, Paribas, 9,7 milliards et LVMH, 7,5 milliards. À elles trois, ces multinationales ont versé 37 % de l’ensemble du gâteau perçu par les actionnaires.
Une croissance boostée par les rachats d’motion
Fait significatif, le quantity des rachats d’actions poursuit sa development depuis trois ans. Pour mémoire, ce procédé consiste pour une entreprise à acquérir ses propres actions pour les annuler ensuite, avec un double objectif strictement financier : l’augmentation du bénéfice par motion (puisque le nombre complete de components en circulation diminue mécaniquement), et la hausse du cours de bourse (puisque la demande de titres augmente).
La publication financière se félicite que depuis 2017, les effectifs globaux du CAC40 ont augmenté de 13 %, un signe selon elle que « croissance des dividendes et croissance des effectifs ne sont pas antinomiques, comme on l’entend parfois dans des jugements à l’emporte-pièce ». Néanmoins, cette augmentation du nombre de salariés fait pâle determine, face aux 111 % de hausse de rémunération empochée par les actionnaires pendant la période.
En tout, les entreprises du CAC 40 ont ainsi reversé 72 % de leurs bénéfices aux actionnaires en 2023. Il y a quelques mois, l’ONG Oxfam avait cherché à mesurer cette répartition sur le moyen terme. Bilan, entre 2011 et 2021, dans les 100 plus grandes entreprises françaises cotées, la dépense par salariés n’a augmenté que de 22 %, tandis que les versements aux actionnaires bondissaient de 57 %. « Le constat est clair, écrivait Oxfam : les bénéfices générés sont de plus en plus captés par les actionnaires. (…) La course à leur satisfaction incite les grandes entreprises à adopter une imaginative and prescient court-termiste qui se fait au détriment du climat et des salariés, qui sont pourtant au cœur de la création des richesses de l’entreprise. »