Depuis les années 40, il est potential de disséminer de l’iodure d’argent dans les nuages pour favoriser les chutes de pluie. La approach a été utilisée comme une arme dans les années 60 en Asie et est désormais interdite. Si des traités encadrent cette arme météorologique, rien n’empêche les états de faire de la recherche sur la query.
Et si les militaires faisaient la danse de la pluie ? Inonder des zones de tradition, priver des villes d’eau potable, assécher des territoires… sont autant de scenarii dignes de science-fiction que d’interventions techniquement possibles.
Le fait de provoquer des phénomènes météorologiques en introduisant certaines substances dans les nuages fait l’objet de nombreuses recherches, autant à des fins civiles que militaires. Chercheur en relations internationales et professeur à Science Po, Ben Cramer nous explique pourquoi l’ensemencement des nuages est un véritable enjeu militaire.
Remark fonctionne l’ensemencement des nuages ?
Si la approach est évoquée comme une arme militaire potentielle, elle est effectivement utilisée pour l’agriculture. Dans la région du Sud-Ouest notamment, de nombreux viticulteurs ont pulvérisé de l’iodure d’argent pour éviter la formation de grêlons dans les nuages.
Rien ne se perd, rien ne se crée
Physicien-climatologue et président de l’Affiliation française pour l’data scientifique, François-Marie Bréon a publié plusieurs articles sur l’affect des applied sciences humaines sur le climat. Notamment sur l’hypothèse du Kremlin “faiseur de pluie” en URSS après la disaster de Tchernobyl. Il nous explique remark fonctionne l’ensemencement des nuages.
“Dans un nuage, vous avez de l’eau vapeur qui se transforme en eau liquide. Ces gouttelettes s’agrègent et vont finir par devenir suffisamment grosses pour faire de la pluie. L’ensemencement des nuages va envoyer des particules [souvent de l’iodure d’argent] par avion ou par fusée afin d’accélérer la croissance des gouttes jusqu’à ce qu’elles tombent”.
Une approach perfectible ?
Selon lui, cette approach a ses limites : “Les expériences sont assez décevantes”. Effectivement, “un nuage qui ne veut pas pleuvoir, vous n’arriverez pas à le faire pleuvoir”. Par exemple, les cumulus d’été qui parsèment le ciel lors des beaux jours ne sont pas censés pleuvoir. Pour eux, qu’importent les matériaux qui y sont injectés, ils ne laisseront tomber aucune goutte.
Des particules d’argent ont été retrouvées dans la Garonne, de quoi laisser penser que l’ensemencement des nuages dans la région aurait contaminé les sols. Existe-t-il des risques ? “Ce n’est pas sure”, nuance François-Marie Breon. “Tant que le processus est assez peu utilisé, les contaminations observées restent très faibles. On pourrait se poser la query si on faisait ça à grande échelle. Pour le second le lien entre la contamination et l’utilisation de ces produits dans les nuages n’est pas avéré”.
Aujourd’hui, des pays comme la Chine, l’Arabie saoudite ou Israël utilisent cette approach pour détourner les nuages à des fins agricoles, rapporte le New-York Occasions. Des entreprises spécialisées ont vu le jour de half et d’autre du globe pour permettre aux agriculteurs d’éviter les averses de grêles.
“Les nuages de la guerre”
“Vous voulez parler des nuages de la guerre ?” Ben Cramer est spécialisé en polémologie (science de la guerre) et connaît bien la query. Il explique que les nuages font l’objet de minutieuses recherches. Et pour trigger, ils pourraient constituer de redoutables armes de guerre. “D’un level de vue militaire, c’est un gros atout. On peut faire des dégâts aggravés sans qu’on puisse détecter notre signature”.
Des traités pour réguler l’utilisation des nuages à des fins militaires existent, notamment la conference Enmod, qui interdit le recours aux strategies de modification de l’environnement pour la guerre, rappelle La Croix Rouge.
Le traité est né d’un scandale : dans les années 70, le Washington Publish révèle que les Etats-Unis ont utilisé les nuages pour prolonger la saison de la mousson au Viêt-Nam, au Cambodge et au Laos – c’est l’opération Popeye. À l’époque, l’escadron 54 mène 2 300 vols de propagation d’iodure d’argent dans les nuages.
Le projet classé top-secret est révélé en guise de prémisse aux Pentagon Papers. Les révélations jettent l’opprobre sur l’armée américaine et le président américain Richard Nixon fait face aux dégâts de l’opération : des terres agricoles inondées, la air pollution large des eaux et un climat perturbé dans les trois pays asiatiques.
À l’époque, le credo était easy : “It is higher to mud folks than to kill them”, rappelle Ben Cramer. “Il vaut mieux mettre les gens dans la boue que de les tuer. À l’époque c’était un truc complètement scandaleux. C’était considéré comme étant aussi délirant que ce que font aujourd’hui les Russes en bombardant dans la Dniepr en Ukraine pour essayer d’inonder des gens”.
Une arme interdite
Signée par 48 pays, la conference Edmod permet de réguler le recours à des armes climatiques. 78 pays y adhérent, tels que les Etats-Unis, le Royaume-Unis, l’Inde, la Chine ou la Russie. Par ailleurs, la France n’adhère ni n’a signé le traité. Pourtant, “c’est grâce à cette conference qu’il y a tous les 6 novembre une journée mondiale dédiée”, explique Ben Cramer.
Et si ces états sont d’accord pour ne pas utiliser ces armes, rien ne leur interdit de faire des recherches sur la query. Si un flou demeure sur l’avancée des recherches, pour le chercheur, une selected est sûre : “Les militaires ne se privent jamais des improvements qui viennent du civil”.
“Ça rend paranoïaque, ça rend conspirationniste… il y a beaucoup de délires. Ça fait penser aux chemtrails, c’est là où il faut bien se renseigner”. Automotive pour rappel, la théorie des chemtrails pose que des organisations secrètes dissémineraient des substances chimiques dans les airs pour rendre malade, voire tuer des populations. Ce n’est pas le cas de l’ensemencement des nuages qui ne fait ni l’objet d’un secret, ni d’une attaque de civils.
“Commencer à faire de la maîtrise de la météo, c’est jouer aux apprentis sorciers. La météo est centrale dans la guerre. Avant le débarquement de Normandie, avant Hiroshima… on a regardé quel temps il ferait. Pour un stratège, tout ce qui est de l’ordre de l’environnement au sens massive peut être considéré comme une arme.”