Le Nouveau Front populaire (NFP) se prépare à un nouveau coup de force antidémocratique de la Macronie. La semaine qui a suivi le second tour des législatives, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, avait assuré que le prochain budget, qui devra être remis au bureau de l’Assemblée le 1er octobre, serait dans la continuité du dernier.
Mais le ton s’est durci depuis le placement de la France en procédure de déficit excessif, par Bruxelles, le 26 juillet. Le gouvernement annonce une nouvelle cure d’austérité, en opposition totale avec le programme économique de relance du NFP, par de nouvelles dépenses et de nouveaux impôts. Or, celui-ci a gagné les législatives et la Macronie risque donc d’opérer un passage en force, « sans légitimité démocratique », s’inquiète la candidate du NFP pour Matignon, Lucie Castets.
Au lendemain des élections, Thomas Cazenave, conscient de la position de faiblesse de son parti, s’est voulu conciliant, en appelant un à un les responsables des groupes de l’Assemblée pour leur assurer que « le PLF (projet de loi de finances – NDLR) serait le plus neutre possible, quasiment la reconduction identique de celui de l’année dernière », se souvient Philippe Brun, député PS et vice-président de la commission des Finances. « Nous préparons des propositions avec des indications très techniques, sans arbitrages politiques, et qui seront laissées à la charge du prochain gouvernement, qui pourra choisir de s’y tenir ou pas », assurait, encore, la semaine dernière, le cabinet du ministre, auprès de l’Humanité. Car, selon le gouvernement démissionnaire, l’élaboration du budget (qui conditionne tous les arbitrages politiques à venir) relève des affaires courantes.