3,2 milliards d’euros de baisse, c’est ce que prévoit le futur ex-résident de Matignon dans la lettre envoyée à la ministre démissionnaire du Travail, de la santé et des solidarités Catherine Vautrin. Dans cette missive, consultée par Le Monde, Gabriel Attal explique son souhait de ramener le budget alloué à ce ministère à 53,2 milliards d’euros en 2025. Cela constituerait une baisse allant jusqu’à 6 % par rapport à 2024.
Le premier ministre en sursis est lui-même dans une contrainte de temps conséquente. Alors qu’un nouveau gouvernement peut être nommé du jour au lendemain, Gabriel Attal entend préparer et proposer un projet de budget pour la mi-septembre et le déposer au Parlement avant le 1er octobre. Le but : poser le cadre de l’austérité promue par le camp présidentiel et limiter les marges de manœuvres de son successeur. Un contexte dans lequel le locataire de Matignon voit le ministère du Travail comme un terrain d’économies potentielles, notamment le volet de l’emploi.
Forte réduction de la prime à l’embauche d’alternants
Avec un taux de chômage à 7,3 %, le premier ministre veut couper ras les dépenses avant de laisser les clés. Ainsi, Gabriel Attal explique dans sa lettre sa volonté de remplacer la prime actuelle de 6 000 euros versée aux entreprises pour l’embauche d’un alternant, quel que soit son diplôme, en la divisant par deux pour les apprentis de niveau master et au-delà.
Gabriel Attal propose dans d’autres « lettres plafonds » de revoir à la hausse le budget des ministères de la défense, de la culture et des sports. La ministre sortante de l’Éducation, Nicole Belloubet, se plaint de son côté d’une nouvelle proposition de moyens qui « ne répond pas à l’ensemble des besoins ».
Ces nouvelles économies prévues sur le dos de l’emploi donnent en tout cas un argument supplémentaire aux syndicats qui appellent à se mobiliser le 1er octobre, à l’initiative de la CGT. « Emmanuel Macron persiste à appliquer à tout prix sa politique au service du patronat et des plus riches. Il s’apprête à faire adopter un budget d’austérité », met ainsi en garde Solidaires.
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