Si le Black Friday est pour beaucoup synonyme d’importantes réductions sur d’innombrables produits de consommation, il est surtout le symbole de la fast-fashion et de la course à la surproduction, faisant de l’environnement une easy variable d’ajustement. À l’event du Black Friday, une coalition d’affiliation s’est formée pour « demander un encadrement de l’industrie de la mode et en particulier des enseignes de fast-fashion ».
En vingt ans, les Français ont doublé leurs achats de vêtements. Une consommation qui provoque des dégâts sociaux, environnementaux et économiques. En 2022 déjà, les ONG Max Havelaar et Trend Revolution se mobilisaient au plus près des magasins parisiens des Halles afin de dénoncer les risks de la surconsommation, expliquant notamment que nous n’utilisions « que 50 % des vêtements présents dans nos armoires ». Une opération renouvelée cette année.
« Nous consommons leur exploitation »
Depuis mardi, cette coalition appelle les citoyens à se mobiliser en ligne pour exiger que Bruno Le Maire et le gouvernement « agissent, enfin, face aux problématiques sociales et environnementales posées par la fast-fashion ». En effet, si le ministre de l’Économie avait déclaré aux Université d’été de l’économie de demain 2023 qu’il fallait « lutter contre les abus de la fast-fashion », aucune mesure concrète et ambitieuse n’a finalement été proposée.
Cette semaine de mobilisation vise à « dénoncer une industrie textile de plus en plus insoutenable », indique la coalition, qui explique que « la surproduction croissante du secteur aggrave toujours plus les situations de manufacturing, les pollutions engendrées et les déchets générés ». Le secteur textile représente maintenant jusqu’à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon une étude de 2018 de United Nations Local weather Change, et 26 % en 2050 si le rythme actuel d’augmentation des volumes de manufacturing se poursuit, selon les chiffres de l’Ademe.
Jeudi 23 novembre, la veille du Black Friday, avait lieu « le level culminant » de cette semaine de mobilisation, avec une « efficiency artistique » organisée par le collectif « Le Bruit qui Court docket » et Alternatiba Paris aux Halles, à Paris, en début d’après-midi. La efficiency, qui avait vocation à rendre « visibles les atteintes aux droits humains et à l’environnement provoquées par l’industrie de la mode », a rassemblé plusieurs dizaines de personnes. Les activistes ont accroché des vêtements tachetés de rouge, rappelant la couleur du sang, dont certains portaient des inscriptions, comme « Nous consommons leur exploitation ».
Au rythme de messages diffusés en haut-parleurs expliquant l’influence de l’industrie de la mode sur l’environnement et les droits humains, les militants ont finalement réalisé une set up artistique d’ampleur, au pied du centre industrial Le Discussion board des Halles, situé dans le centre de Paris et qui regroupe plus de 120 boutiques.
Les associations membres de la coalition rappellent qu’il y a dix ans, le 24 avril 2013, un immeuble abritant des ateliers de confection à Dacca, au Bangladesh, s’effondrait, ensevelissant des milliers d’ouvrières et ouvriers. Dans ce pays d’Asie du Sud, « plus de quatre thousands and thousands de travailleuses et travailleurs confectionnent des vêtements pour des marques très majoritairement occidentales, le salaire minimal du secteur, qui vient d’être augmenté suite à des manifestations historiques, est de 105 euros, l’un des plus faibles au monde », fustige la coalition.