« On est dans une dimension d’annonces, mais on attend encore du concret », lance, circonspecte, Annabelle Vêques. Comme la représentante de la FNADEPA (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et providers pour personnes âgées), les professionnels du secteur du Grand âge et de l’aide à domicile attendaient depuis des mois la stratégie gouvernementale sur le sujet. Ils l’ont enfin eue et repartent légèrement déçus.
Ce vendredi 17 novembre, la ministre des Solidarités, Aurore Bergé a présenté sa « feuille de route », qui trouvera une première concrétisation avec la proposition de loi « bâtir la société du bien vieillir en France » présentée par les députés Renaissance à l’Assemblée lundi 20 novembre. Une feuille de route à la saveur aigre-douce.
Sortir du système de tarification
Plusieurs annonces ont été saluées par les fédérations et buildings invitées à cet évènement. À commencer par la query du mode d’organisation des aides à domicile. Aurore Bergé a confirmé sa volonté de sortir de l’épineuse tarification horaire, principal motif de discorde auprès des professionnels, pour opter pour une dotation globale.
« C’est une annonce intéressante, parce que c’est quand même la première fois qu’un gouvernement annonce changer de cap après l’échec d’un dispositif. Ce qui est necessary aussi, c’est qu’elle n’a pas annoncé une expérimentation, mais que nous allons sortir du système de tarification », se réjouit Vincent Vincentelli, directeur du pôle politiques publiques de l’Union nationale de l’aide des soins et des providers à la vie (UNA).
Pour cela, une mesure devrait être contenue dans la proposition de loi en examen, ce lundi 20 novembre, à l’Assemblée nationale. « Des choses seront mises en place pour qu’on puisse, dès les prochains mois, former un groupe de travail, j’think about, avec la Course générale de la cohésion sociale (DGCS) et les différents acteurs qu’on pourra retrouver autour de la desk. Travailler avec les Conseils départementaux aussi, qui seront associés », devine Jérôme Perrin, directeur du développement et de la qualité de l’ADMR, premier réseau associatif de providers à la personne.
« Combien va coûter le virage domiciliaire ? »
Plusieurs ministres étaient présents à cette présentation, d’Amélie Oudéa-Castéra (Sports activities) à Clément Beaune (Transports), Prisca Thevenot (Jeunesse et service nationwide universel)… La stratégie sur le grand âge repose en effet sur une délégation interministérielle des métiers du sanitaire et social. Une nouveauté annoncée par la ministre des Solidarités. « C’est la première fois qu’un plan associe les différentes ministres », approuve Annabelle Vêques de la FNADEPA.
« C’est vraiment hyper necessary pour nous, parce qu’Aurore Bergé a évoqué la nécessité de remettre en place des filières initiales qui n’existent plus et nous le réclamons depuis très très longtemps », apprécie à son tour Catherine Lopez, directrice générale de la FESP, fédération du service aux particuliers lié au Medef.
Les professionnels se réjouissent également de la création d’une loi de programmation sur le grand âge, confirmée par la ministre au journal La Croix. Elle sera censée « fixer un cadre, des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et des modalités de financement ».
En revanche, les acteurs de la filière de l’aide à domicile regrettent que la query des financements de ces mesures n’ait pas été mentionnée. « Combien va coûter de sortir d’une tarification horaire ? Combien va coûter le virage domiciliaire ? Est-ce que les départements qui ont vu leurs buildings budgétaires profondément modifiées pourront assumer ces nouvelles dépenses ? Voici les questions budgétaires qui restent encore en suspens », interroge Vincent Vincentelli. Parmi l’éventail de ministres présents lors de cet événement, ceux de l’Économie et du Price range manquaient à l’appel.