Les structures associatives d’aide à domicile l’ont mauvaise. Alors que le Sénat devrait voter le budget du projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce mardi 26 novembre, avant un passage du texte en commission mixte paritaire, le secteur s’inquiète d’être traité en vilain petit canard, vu les moyens déployés.
Pour répondre au déficit des deux tiers des Ehpad, le gouvernement a débloqué, début octobre, une enveloppe de 100 millions d’euros à destination des établissements en difficulté financière. Puis, le 22 novembre, les sénateurs ont adopté deux rallonges budgétaires à destination des personnes en situation de handicap et des personnes âgées : 200 millions d’euros à se partager pour les allocations dépendance (APA) et handicap (PCH).
« L’exécutif veut faire reposer les besoins d’investissement sur les travailleurs »
Reste à savoir comment les établissements et structures vont se répartir l’enveloppe, alors que, actuellement, seulement « 10 à 12 % » des dépenses de la branche autonomie sont consacrés au financement de l’aide à domicile, déplore Jérôme Perrin, du réseau ADMR (aide à domicile en milieu rural).
Ce chiffre pourrait encore diminuer avec le projet gouvernemental de coupes budgétaire imposées aux départements. « Dans ces conditions, il paraît difficile pour les structures de pouvoir revaloriser les salaires de nos employés », ajoute-t-il. Pourtant, selon le rapport El Khomri qui date d’octobre 2019, on compte 17,5 % de ménages pauvres parmi les intervenants à domicile, contre 6,5 % en moyenne pour l’ensemble des salariés.
Les sénateurs ont pourtant bien compris que le social et le médico-social nécessitaient des financements supplémentaires… mais décidé de leur octroyer en s’attaquant aux salariés, par la création d’une « contribution de solidarité » : ceux-ci devront travailler 7 heures de plus par an gratuitement. Les 2,5 milliards d’euros générés par ce labeur supplémentaire viendront directement abonder la branche « autonomie » de la Sécurité sociale, qui permet de financer la prise en charge des personnes âgées et des individus en situation de handicap.
« L’exécutif veut faire reposer les besoins d’investissement sur les travailleurs. C’est une mesure d’urgence qui n’est pas viable. C’est là tout le problème, le secteur nécessite une vraie loi à part entière ! » cingle Vincent Vincentelli, directeur des politiques publiques de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles, qui rappelle toute l’importance de la planification d’une loi sur le grand âge.
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