C’est autour d’un convivial buffet installé au milieu de la place du Panorama à Clamart, à quelques mètres des locaux de l’IRSN que François Jeffroy, de la CFDT, l’a annoncé devant quelques dizaines de collègues et d’élus. Avec l’intersyndicale, regroupant la CGT, la CFDT et la CFE-CGC, il va créer et piloter un Observatoire de la gouvernance des risques nucléaires et radiologiques.
L’organe, qui sera monté à l’été, disposera d’un comité scientifique composé d’enseignants-chercheurs extérieurs. François Jeffroy, semble assez optimiste quant au fait de s’associer à l’intersyndicale de l’ASN (Autorité de sureté nucléaire), aux manettes de l’outil de vigilance. Il s’agira de restituer, chaque année devant les parlementaires, les exploitants ou encore la Direction de l’expertise nucléaire de défense (DEND) les conclusions d’une analyse qui jugera si oui, ou non, la sûreté nucléaire est dégradée par la nouvelle gouvernance.
En effet, ce projet intervient à l’issue de près de 15 mois de lutte d’une majorité des 1 740 salariés de l’IRSN contre la création d’une « Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection » (ASNR), qui naîtra début 2025 de sa fusion avec le gendarme du nucléaire, l’ASN, employant, elle, 530 agents.
Tout reste à construire
La mesure phare de la réforme de la sûreté nucléaire a été définitivement adoptée le 9 avril par le Parlement malgré une vive contestation du secteur mais également des communistes, de Liot, des Écologistes, de La France Insoumise ou encore des Socialistes.
C’est d’ailleurs pour remercier les députés qui se sont vigoureusement battus durant de longs mois pour éviter la fin du modèle dual de sûreté nucléaire, que le collège d’experts organisait ce rendez-vous festif ce mercredi midi. Parmi les parlementaires présents, les Insoumis Maxime Laisney et Aurélien Saintoul, l’écologiste Delphine Batho ou encore le socialiste Gérard Leseul, pour marquer la fin de ce combat, tandis que le Conseil constitutionnel, saisi par les groupes de gauche le 18 avril, rendra sa décision vendredi.
La défaite est amère, « mais le combat n’est pas tout à fait terminé », relativise Maxime Laisney, rappelant que toute la logistique de cette fusion reste à construire. Le représentant syndical François Jeffroy, a, lui ponctué sa prise de parole en levant son verre à ces futures batailles avant de lancer aux élus présents : « on va se revoir ».
Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.Je veux en savoir plus !