La France est entrée dans l’entonnoir budgétaire européen. Réunis à Bruxelles, mardi 16 juillet, les ministres de l’Économie des Vingt-Sept ont commencé à discuter avec la Commission du déclenchement de la procédure pour déficit excessif à l’encontre de 7 pays. La France y figure, avec son déficit public représentant 5,5 % de son produit intérieur brut (PIB) et sa dette à 110,6 % du PIB, au lieu des respectivement 3 % et 60 % exigés par le pacte de stabilité.
La procédure devrait être validée le 26 juillet. Ce qui contraindra le futur gouvernement à envoyer en septembre son programme de coupes budgétaires suffisamment claires pour éviter une sanction de 2,5 milliards d’euros chaque année.
L’UE a beau souligner l’assouplissement de ses procédures, le carcan de la règle d’or est de retour et la cure s’annonce sévère : le déficit doit être diminué d’au moins 0,5 point du PIB chaque année, ce qui suppose une rigueur bien plus importante que les 25 milliards d’euros d’économies sur la dépense publique, déjà mis en place pour 2024, équivalant à -0,4 % du PIB.
Le fruit des politiques libérales passées
D’ores et déjà, les chiens de garde de l’austérité aboient : « Il est dans notre intérêt commun de maintenir la viabilité de notre dette publique. Et je pense que tout futur gouvernement français devra également suivre ces règles », a déclaré le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. « Il est important de rassurer les marchés mais aussi de recréer des marges de manœuvre », a embrayé le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
Dans un communiqué publié ce mercredi, Solidaires Finances publiques rappelle que l’actuel déficit « a été organisé par les gouvernements libéraux successifs et résulte, depuis 2017, de baisses massives d’impôt pour les plus riches et pour les entreprises ». Le syndicat des agents de Bercy prône une autre solution : chercher des recettes !
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