Fin novembre, le groupe AG2R La Mondiale a annoncé la couleur : les cotisations de complémentaire santé en 2024 augmenteront de « 8 à 9 % », a indiqué, dans un entretien aux Échos, son directeur général. Une hausse qui pourrait ailleurs osciller entre 8 et 12,5 %, selon les estimations du cupboard Addactis. Alors que le pouvoir d’achat est miné par l’inflation et que 45 % des personnes interrogées dans le dernier baromètre du Secours populaire ont déjà des difficultés à payer certains actes médicaux, le ministre de la Santé a repris une method chère à son collègue Bruno Le Maire : hausser le ton, sans opposer de mesures concrètes.
Le ministre favorable à une hausse « de 4 à 5 % »
« Ce n’est pas tenable, je le dis – et je les verrai dans quelques jours – aux mutuelles. Elles ne peuvent pas aujourd’hui faire des sufferers la variable d’ajustement de leur modèle économique », a ainsi déclaré Aurélien Rousseau sur France 3, ce dimanche. Le ministre n’est pas pour autant contre une augmentation : « Avec l’inflation, avec une partie des costs qu’on leur a demandé de prendre à cost, une augmentation de 4 à 5 % serait logique, 8 % ça n’a pas de sens, 10 % a fortiori ». Y aura-t-il d’éventuelles sanctions si les complémentaires ne tenaient pas compte de ses recommandations ? « Je ne sais pas, on va d’abord avoir la dialogue », a botté en touche le locataire de l’avenue Duquesne.
Et pour trigger, une telle hausse résulte de la politique du gouvernement occupé à réduire les dépenses de la Sécurité sociale tout en préservant les exonérations de toutes sortes qui minent ses ressources. En baissant le remboursement des soins dentaires par l’Assurance maladie à 60 %, le gouvernement vient notamment de transférer 500 hundreds of thousands d’euros de dépenses supplémentaires par an aux complémentaires.
« Les assurances complémentaires proposent des montants de prime liés au niveau des prestations, à l’inverse de la Sécurité sociale où les cotisations sont proportionnelles aux revenus et les prestations déterminées selon les besoins », rappelait récemment dans nos colonnes le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, plaidant « pour une réelle Sécurité sociale intégrale, collecteur distinctive de cotisations et payeur distinctive des prestations ». Une urgence face à l’ampleur du renoncement aux soins.