C’est une sale affaire révélée il y a une dizaine de jours par le Monde : 13 élus du personnel, sur un total de 34, du comité social et économique (CSE) de Randstad Inhouse Services, une branche du géant néerlandais de l’intérim, sont soupçonnés d’avoir mis en place un vaste système de détournement de fonds au sein de l’instance.
Deux précisions d’emblée avant que les contempteurs du syndicalisme ne se jettent sur le dossier. D’une part, les élus du personnel mis en cause le sont pour des profits individuels, pas pour le compte des organisations syndicales sur les listes desquelles ils avaient été élus, beaucoup d’entre eux ayant d’ailleurs changé d’étiquette pendant leurs mandats, avant de finir sous la bannière d’une organisation baptisée Syndicat des gilets jaunes.
D’autre part, ce sont d’autres élus au CSE de Randstad Inhouse, représentant 700 salariés permanents et 25 000 intérimaires (sur un total de 100 000 intérimaires environ employés par Randstad en France), qui ont levé le lièvre et portent désormais l’affaire en justice… Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Bobigny sur la base de deux plaintes disjointes : celle de la direction, puis celle des nouveaux élus à la tête du CSE.