Eviction, acte 2. Ce lundi, au conseil d’agglo, les élus qui soutiennent Julien Plantier, ex-premier adjoint, candidat à l’élection municipale, ont été remplacés de toutes les instances où ils siégeaient.
L’ordre du jour de ce conseil communautaire de lundi était assez technique et sans enjeux polémiques… si ce n’était, en ouverture de séance, les désignations de nouveaux élus dans différentes instances (PETR, CHU, conseils d’administration, bailleurs sociaux…) bien plus politiques celles-là, pour remplacer ceux qui ont suivi Julien Plantier. Non sans une certaine confusion dans les rangs, d’ailleurs, sur les modalités de vote : voter à main levée, à bulletin secret, ne pas voter même “puisque ce n’est pas obligatoire quand il n’y a qu’un candidat”, précise Franck Proust. Après de longues minutes de cafouillage, une grande partie de l’assemblée des élus demande un vote, accepté par le président de l’agglo, devenu Premier adjoint à la mairie en remplacement de Plantier et lui aussi candidat aux prochaines municipales.
“Un sentiment d’injustice”, dit Julien Plantier
Mais, en préambule de cette longue série de dix-huit délibérations, Julien Plantier qui a créé le groupe Nîmes Métropole Avenir (corollaire de Nîmes Avenir au conseil municipal), a déploré “des délibérations pour nous évincer de toutes les instances. Monsieur Proust, vous avez toujours prôné la recherche de consensus et vous dites tendre les bras, mais en appliquant le principe de subsidiarité, vous faites un choix politique. Ce principe qui serait une règle d’usage n’est pourtant dans aucun texte réglementaire. Je ressens une certaine forme d’injustice”.
Franck Proust justifiait alors, “ce n’est pas un règlement mais une philosophie de gestion. Comme nous l’avions fait quand le conseil municipal avait retiré sa délégation à Marc Taulelle”. Ou quand le maire de Clarensac l’avait retiré à Hélène Lecoq. Et il ajoutait : “Dans tous les organismes, les représentants sont nommés en concertation avec le maire. Il est logique que les élus de la majorité municipale représentent l’agglo dans ces instances. Il n’y a aucun ostracisme.” Expliquant, exemple à l’appui, qu’il est logique qu’Emmanuel Carrière, qui a récupéré la délégation au handicap à la Ville, soit désigné à la commission intercommunale accessibilité.
Qui sont les nouveaux élus désignés ?
– Au bureau communautaire, deux nouveaux élus ont été désignés : Marie-France Rainville, adjointe au maire de Garons, en remplacement d’Alain Dalmas, décédé. Et Valentine Wolber, adjointe au commerce de Nîmes, un 35e poste créé pour respecter l’équilibre entre la ville-centre et les autres communes de l’agglo.
– Franck Proust au conseil de surveillance du CHU : c’est le président de l’agglo qui remplace à ce poste Dolorès Orlay-Moureau, qui était adjointe à la santé. “Pourquoi pas sa remplaçante Corine Ponce-Casanova ?”, s’étonne Julien Plantier. “C’est une demande du maire”, répond Proust.
– Les nominations : Emmanuel Carrière remplace Véronique Jouve-Sammut à la commission intercommunale accessibilité. Monique Boissière remplace Dolorès Orlay-Moureau au PETR Garrigues et Castières. Jean-Marc Campello remplace Pascale Venturini au syndicat mixte EPTB Vistre-Vistrenque. Emmanuel Carrière remplace Sophie Roulle au conseil d’administration de Paloma. Dominique Lacambra remplace Olivier Bonné au Scot Sud Gard. Emmanuel Carrière remplace Julien Plantier à la SAT. Frédéric Escojido remplace Julien Plantier au Sitom Sud Gard. Patrice Planes remplace Aurélie Prohin à la Mission locale des jeunes. Géraldine Rey-Deschamps remplace Carole Solana au Pimms. Mary Bourgade remplace Xavier Douais à Open Tourisme Lab. Typhaine Leblond remplace Dolorès Orlay-Moureau à la commission départementale de lutte contre la prostitution. Patrice Planes remplace Patrice Quittard à l’Avicca. Olivier Fabregoul est nommé à Aérospace valley.
“Divisions politiciennes”, pour Vincent Bouget
L’argument ne convainc pas tout le monde et Hélène Lecoq, échaudée par son expérience personnelle, prend la parole pour dénoncer la réglementation qui permet à un président d’EPCI ou à un maire de supprimer une délégation pour “perte de confiance”… “Proposition acceptée par discipline de vote ou peur de perdre sa propre délégation”, ajoutait-elle avant de suggérer : “Sachons, en cas de désaccords, construire des consensus, indispensables à l’efficacité collective”.
Enfin, Vincent Bouget, le chef de file de la Gauche Unie citoyenne et écologiste, trouvait dommage que “les divisions politiciennes du conseil municipal se poursuivent ici”.
Si toutes ces délibérations ont été adoptées à la majorité, le groupe Nîmes Metropole Avenir et le groupe Progressistes ont voté contre. La gauche, le RN et une grosse majorité du groupe Ensemble pour Nîmes ont choisi de ne pas prendre part au vote, une façon de signifier leur défiance face à cette tambouille nîmo-nîmoise.