L’extrême droite en pleine dynamique, Marine Le Pen peut fanfaronner : « Les Français ont exprimé une volonté populaire absolument incroyable, cela m’a soulagé, rassuré, sur la capacité à défendre leur bien-être, leur avenir. Ils ont aussi exprimé une adhésion à la direction que nous proposons », s’est-elle réjouie lundi 10 juin au 20 heures de TF1, au lendemain des 31,37 % réalisés par la liste de Jordan Bardella. Ce dernier serait d’ailleurs le premier ministre si le RN parvenait à arracher 289 sièges au palais Bourbon : « Moi vers la présidence de la République, lui vers Matignon, il n’y a aucune raison de changer cela. »
Car après la dissolution de l’Assemblée nationale, la cheffe de file des députés RN veut croire à une prise de pouvoir, et en appelle au rassemblement des « patriotes » : « Nous avons une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails et pour cela il faut être capable de rassembler (…) pour construire une majorité stable afin de permettre à Jordan Bardella de mener un projet fondé sur la défense du pouvoir d’achat, le redressement de l’économie et, bien entendu, la lutte contre l’insécurité et l’immigration ». Elle a évoqué son échange avec Marion Maréchal (Reconquête) quelques heures plus tôt et dit espérer une alliance avec des députés Les Républicains, avec lesquels elle aurait déjà discuté. Une alliance qui se ferait sur la base de son programme à la présidentielle de 2022 – qui ne comporte quasiment aucune mesure en faveur du « pouvoir d’achat », faussement érigé en priorité.
Marine Le Pen était précédée, sur le plateau de TF1, par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a justifié la dissolution, la qualifiant d’« acte gaullien » et tiré ses propres leçons du scrutin de dimanche : « Il faut peut-être davantage de fermeté ». À moins d’un raz de marée à gauche, la prochaine législature promet d’être ultra-sécuritaire…