La décision est tombée dimanche 24 mars dans la soirée, à l’issue d’un conseil de défense et de sécurité nationale organisé à l’Élysée. Quarante-huit heures après l’attentat terroriste sanglant perpétré dans une salle de concert, dans la banlieue de Moscou, et revendiqué par l’État islamique, le premier ministre Gabriel Attal a annoncé le rehaussement du Plan Vigipirate. Le dispositif passe ainsi à son niveau maximal « d’alerte attentat ».
« La revendication de l’attentat de Moscou provient de l’État islamique au Khorassan. Or cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d’attentats récents déjoués dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et la France », a déclaré le premier ministre, sur son compte X (ex-Twitter).
Le plan Vigipirate, qui comprend environ 300 mesures, est en effet composé de trois niveaux d’alerte : le niveau de « vigilance », celui de « sécurité renforcée – risque d’attentat » et, le plus élevé, le niveau « urgence attentat ».
« Une mobilisation exceptionnelle de moyens »
Selon le site Web du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale : « le niveau urgence attentat peut être mis en place à la suite immédiate d’un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action » pour une durée limitée qui correspond au temps nécessaire pour gérer la crise. Cette période est marquée par une « mobilisation exceptionnelle de moyens » et une diffusion « des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise ». Les mesures déployées mettront notamment l’accent sur :
La sécurité des bâtiments à usage d’enseignement et des lieux de cultes
La sécurité des rassemblements festifs, culturels et religieux
La sécurité des transports et des bâtiments publics et institutionnels
L’attaque du Crocus City Hall, qui a fait au moins 137 morts dans la salle de concert de Krasnogorsk, dans la banlieue de Moscou, a été « menée par quatre combattants de l’État islamique armés de mitrailleuses, d’un pistolet, de couteaux et de bombes incendiaires », a revendiqué samedi le mouvement djihadiste sur le réseau Telegram.
Au-delà de cette attaque terroriste, qui intervient près de neuf ans après celle du Bataclan le 13 novembre 2015 en plein cœur de Paris, cette posture d’alerte maximale s’inscrit dans un contexte de recrudescence des menaces visant des établissements scolaires d’Île-de-France et des Hauts-de-France, dont les dernières ont été diffusées, samedi 23 mars et la veille au soir, via les espaces numériques de travail des établissements (ENT) qui avaient été piratés.
Le Plan Vigipirate était déjà passé en alerte Attentat en octobre 2023, après l’attaque au couteau à Arras, qui avait coûté la vie à un enseignant et blessé gravement deux personnes. Environ 7 000 soldats de la force Sentinelle avaient alors été déployés sur le territoire, selon l’Élysée. Le plan Vigipirate était revenu au niveau « sécurité renforcée – risque d’attentat », en janvier 2024.