Le Premier ministre démissionnaire s’est dit “révolté” et “indigné”. Il s’est rendu ce samedi après-midi à la synagogue Beth Yaacov en présence du grand rabbin de France et de son ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin.
“Révolté”, “indigné”, “un drame absolu a été évité”…. C’est un Premier ministre démissionnaire très grave qui est arrivé ce samedi 24 août devant la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte. Il est arrivé avec son ministre de l’Intérieur, également démissionnaire, Gérald Darmanin, qui est resté silencieux, pour rencontrer les membres d’une communauté meurtrie par un attentat qui aurait pu être considérablement plus grave.
Le Premier ministre a pu d’abord se rendre auprès des membres de la communauté juive de La Grande-Motte. Il a pu saluer le rabbin de la synagogue qui était à l’intérieur du lieu de culte au moment de l’incendie et de l’explosion. Gabriel Attal a pu constater de visu les deux portes principales du bâtiment, sans signes religieux distinctifs, totalement calcinées. Il a pu s’assurer auprès des autorités que tout était mis en œuvre pour retrouver l’auteur des faits qui s’est probablement trompé d’heure en cette journée de shabbat, cette journée de repos hebdomadaire, qui aurait été peuplé de fidèles une demi-heure après l’explosion. Il a pu entendre certains témoins assurer que cet attentat “aurait pu faire quarante ou cinquante victimes”, souligne Patrice Bitton, un membre de la communauté.
“Un individu extrêmement déterminé”
Le Premier ministre a pu également s’entretenir avec le maire de la cité balnéaire, Stéphan Rossignol, dont les vacances ont été écourtées. Un premier magistrat heurté qui a toutefois pu rappeler que son policier municipal blessé “a pu sortir de l’hôpital, choqué avec de grosses contusions”.
Gabriel Attal a pu saluer “la très grande réactivité des forces de l’ordre. Ils ont toute notre reconnaissance et notre soutien, car ils sont héroïques”, a-t-il insisté. En revanche, il a refusé de s’appesantir sur l’auteur des faits, rappelant qu’il était en fuite, qu’une enquête de l’antiterrorisme était en cours et surtout que “plus de 200 policiers et gendarmes sont mobilisés pour le retrouver”.
Il a toutefois rappelé que “l’individu était extrêmement déterminé”. Et en présence de fidèles, “il y aurait eu des victimes humaines”, a insisté le locataire de Matignon. Il a également rappelé les chiffres que son ministre de l’Intérieur avait récemment donnés, sur une très forte augmentation des actes antisémites qui ont triplé en un an, avec 887 faits recensés au premier semestre 2024 contre 304 au cours de la même période en 2023.
“Par-delà les clivages politiques”
Si le Premier ministre est apparu sincèrement affecté, il s’est montré également déterminé : “Nous sommes à la fois mobilisés, et intraitables face à ces actes. Et ce, par-delà les clivages politiques… C’est tous ensemble que nous devons systématiquement nous dresser face à de tels actes”, a-t-il conclu. Non sans souligner qu’il ne ferait aucun commentaire d’ordre politique, compte tenu du contexte institutionnel.
Un peu plus tôt, le président de la République Emmanuel Macron avait également insisté : “La lutte contre l’antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la Nation unie”. Lui qui veut
Tous les leaders des formations politiques ont condamné cet acte “criminel contre la synagogue de La Grande-Motte. Intolérable crime. Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés”, a notamment écrit Jean-Luc Mélenchon. Suivi par l’insoumise Rima Hassan, eurodéputée franco-palestinienne, suspectée de propos antisémites. Et dont certains parlementaires Renaissance ont demandé la levée de l’immunité parlementaire pour qu’elle puisse en répondre devant la justice : “Il est de notre devoir à toutes et tous de lutter contre tout acte et discours de haine racistes, en tout temps, envers toutes les communautés”, a-t-elle écrit sur X. Sans faire référence à aucune forme d’antisémitisme. Gabriel Attal lui n’a pas hésité à le qualifier : “Un acte antisémite. Une fois de plus, nos concitoyens juifs ont été pris pour cible”.