Gabriel Attal est attendu ce jeudi 15 février au matin dans une exploitation à côté de Montmirail, au sud de Reims, dans la Marne. Depuis plusieurs jours, la colère refait surface dans le monde agricole. Pour y répondre, et pour prévenir toute éventuelle mobilisation et blocage, le premier ministre et le président de la République enchaînent les rencontres avec les représentants du secteur.
Les négociations se font « en secret entre la FNSEA et le gouvernement »
Gabriel Attal, a rencontré, mardi 13 février, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, ses interlocuteurs privilégiés sur les questions agricoles, au contraire du Modef ou de la Confédération paysanne. « Personne n’a intérêt à nous balader », a menacé Arnaud Rousseau, président du syndicat majoritaire, pressé d’obtenir des « réponses concrètes et pratiques » avant le Salon de l’agriculture qui s’ouvre dans dix jours. En particulier autour de son rejet du plan Écophyto, actuellement « en pause » et initialement destiné à réduire de moitié l’usage des pesticides à l’horizon 2030 par rapport à la période 2015-2017. C’est justement pour décider de son sort que se réunissait, la veille, le comité d’orientation stratégique (COS) et de suivi du plan. En désaccord avec cette récente annonce, les ONG convoquées au ministère de l’Agriculture ont quitté la réunion du Conseil d’orientation stratégique avant sa fin.
Des délégations du secrétariat national de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale ont également été reçues mercredi 14 février en fin d’après-midi par Emmanuel Macron. Le syndicat paysan progressiste a pu y porter ses exigences, notamment sur le revenu paysan, la sortie des accords de libre-échange, la transition et la gouvernance du monde agricole. « L’ouverture et la transparence des discussions sur les réponses à la crise agricole sont urgentes alors que ces négociations se font en catimini et en secret entre la FNSEA et le gouvernement », fustige la Confédération paysanne, en estimant toutefois que leur revendication « sur les prix planchers a semblé trouver une écoute ».
La FDSEA, contactée par France 3 Grand Est, ne sera pas représentée lors de la visite du premier ministre ce jeudi. Hervé Lapie, le président du syndicat dans la Marne, n’a pas été prévenu « alors qu’il représente de nombreux agriculteurs dans le département », a-t-il dit à France 3 Champagne-Ardenne. « Ce sera sans moi ! »