Le conseil départemental de l’Hérault a entamé ce lundi 24 mars le vote de son budget 2025. Un exercice scruté notamment après la polémique sur les aides à la culture qui seront réduites de 3 % par rapport à l’an dernier, selon la majorité de Kléber Mesquida.
C’est dans un contexte chahuté que s’est ouvert ce lundi l’examen du budget 2025 du conseil départemental. Un exercice marqué par la mobilisation des acteurs de la culture, inquiets d’une diminution des crédits alloués au secteur et illustrée par la haie de manifestants qui a accueilli les élus lors de leur arrivée à l’hôtel d’Alco.
40 % pour le hors compétences obligatoires
Selon la majorité départementale, un important travail a cependant été mené pour sauvegarder l’effort financier de la collectivité au-delà de ses compétences obligatoires que sont la lecture publique, les archives, les écoles de musique. “Le choix est fait de maintenir une politique culturelle solidaire et innovante”, a assuré Marie-Pierre Pons, la vice-présidente chargée de la culture.
Concrètement, c’est un montant de 9,14 M€ que le Département entend dégager pour le secteur d’activité dont “40 % sont des politiques volontaristes”, soit hors des compétences obligatoires. En janvier, confronté à la polémique naissante sur ce repli, Kléber Mesquida avait lui-même évoqué un possible retrait de l’ordre de 48 %.
Le budget présenté ce lundi intègre 2 M€ pour le domaine départemental de Bayssan, 3,10 M€ pour le domaine d’O-cité européenne du théâtre et 1,10 M€ pour les grands festivals de la métropole de Montpellier. “9,14 M€ ce n’est pas représentatif de ce qu’on a pu lire. On fait le choix de soutenir la culture. La baisse globale serait de 3 %” a renchéri Zita Chelvi-Sandin, selon laquelle “la culture devrait soutenir les collectivités”.
AU File You Budget 2025
Des aides aux communes réduites
Pour faire face aux contraintes budgétaires, le budget d’aides aux communes et intercommunalités seront réduites en 2025. 15,71 M€ en autorisation de programmes ont été proposés et 26,36 M€ en crédit de paiement. “On réduit les aides. Il va y avoir moins de chantiers. Le Département réduit aussi ses investissements. Avec les collectivités locales on alimentera moins la grande commande publique” a remarqué Kléber Mesquida qui redoute les répercussions en termes d’activités économiques et d’emploi.
59,60 M€ pour le Sdis
Principal financeur du service d’incendie et de secours (SDIS), le Département lui allouera 59,60 M€ sur un budget global de 119 M€ en 2025. La collectivité prendra notamment en charge la construction de la caserne de Béziers (3 M€) dont le chantier est retardé de six mois en raison de fouilles archéologiques et le troisième centre de secours de Montpellier. Kléber Mesquida a, par ailleurs indiqué que le SDIS était en contentieux avec la commune de Sète sur le montant à payer de la part communale. “On attendra le résultat du tribunal administratif” a-t-il précisé.
49,80 M€ pour les routes
Un montant d’investissement de 49,80 M€ est proposé pour les routes départementales (4 500 km), auquel s’ajoutent 8,80 M€ de fonctionnement. Ces crédits intègrent la poursuite du financement du LIEN (liaison d’évitement nord de Montpellier) et la rocade de Béziers.
Déstockage de patrimoine
Afin de compenser la baisse de ses recettes, la collectivité a entrepris de vendre les éléments de son patrimoine considérés comme inutiles. Une rentrée de 15,47 M€ est attendue.
Les intercommunalités à la rescousse
Ce chiffre est à rapprocher des 10,70 M€ dédiés aux actions culturelles en 2024, fonctionnement et investissement compris. Les deux élues indiquent que la diminution, de l’ordre de 16 % si l’on ne tient compte que du fonctionnement, sera en partie compensée par la reprise de certaines conventions culturelles par dix intercommunalités pour un montant de 900 000 €. “On remercie les intercommunalités de prendre le relais. On est très content d’avoir voté ce budget, je peux comprendre qu’on ait pu être inquiet à un moment” explique Zita Chelvi-Sandin. “On a voulu apporter notre contribution active” a confirmé Jean-François Sotto pour la Vallée de l’Hérault. 400 000 € ont également été budgétés à travers une réinternalisation de certains dispositifs d’aides.
Cette répartition financière, telle qu’elle a été présentée a été adoptée à l’unanimité des élus moins trois abstentions issues des rangs de l’opposition biterroise. “On salue les mouvements de ce budget. Finalement on est passé à un impact minime. Le secteur culturel, par sa mobilisation, a su rendre visibles les risques” a souligné Gabriel Blasco (PC, majorité). “Je ne peux pas dire que c’est grâce à eux. Si on en est arrivé là c’est grâce au travail des équipes mais pas parce qu’on a subi des pressions” a tenu à rectifier Kléber Mesquida dont le “tort” aura été, selon Marie-Pierre Pons, “d’être très transparent” sur les enjeux de cet exercice budgétaire.
Le social et le vote du budget ce mardi
Agenda L’examen du budget 2025 se poursuit aujourd’hui avec la présentation des moyens affectés aux solidarités aux personnes (autonomie, aide sociale à l’enfance) à l’insertion, aux collèges aux sports et loisirs.
Un rassemblement des personnels est programmé à 11 h 30 à l’appel de la CGT inquiète de certains arbitrages, notamment en matière de prévention spécialisée dans les quartiers prioritaires de la ville. “Contrairement à l’intox, on maintiendra les moyens de la prévention spécialisée” a répondu dès ce lundi Kléber Mesquida. Le débat budgétaire général et le vote du budget primitif sont programmés dans l’après-midi.
Selon l’inventaire de l’exécutif départemental, l’engagement de la collectivité pour la culture s’élève au total à 22 M€ en prenant en compte “les moyens humains et bâtimentaires” mis à disposition.
Après le vote global programmé ce mardi, la collectivité entamera un autre travail de répartition des aides dans les prochaines semaines. “On va continuer à soutenir des lieux de diffusion, les compagnies. Mais on ne va pas reconduire à l’identique” a prévenu Marie-Pierre Pons.