Emmanuel Macron l’affirme : « Ce serait une faute de rester sourd et aveugle face aux risques qui pèsent aujourd’hui sur le musée. » Le musée en question n’est autre que le Louvre, où le président de la République se rendra mardi 28 janvier. L’édifice qui accueille près de neuf millions de visiteurs par an, qui abrite certaines des œuvres les plus plébiscitées au monde, est, de fait, dans un état inquiétant. C’est la directrice de l’établissement culturel, Laurence des Cars, qui a sonné l’alerte dans une note datant du 13 janvier dernier, envoyée au cabinet de la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Révélée par le Parisien, le 22 janvier dernier, la lettre de Laurence des Cars évoquait une « multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés », « l’obsolescence des équipements techniques », ainsi que « d’inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des œuvres ».
« Structurellement dépassée »
Si la salle qui abrite la toile de Léonard de Vinci, la Joconde, qui attire à elle seule environ 20 000 visiteurs au quotidien, n’est pas touchée, d’autres parties du bâtiment dans l’aile Sully (côté est) sont inquiétées. Ce vaste espace, qui se déploie sur quatre niveaux, abrite notamment des chefs-d’œuvre du peintre parisien Jean Siméon Chardin et du valenciennois Antoine Watteau.
Dans sa note, Laurence des Cars évoque aussi la pyramide de Pei, inaugurée en 1988 et « structurellement dépassée » par l’affluence de la dernière décennie. Conçu pour accueillir quatre millions de visiteurs par an, l’édifice essentiellement composé de verre en a accueilli près de neuf millions en 2024 et dix millions avant la crise du Covid-19.
De même, la pyramide n’est pas adaptée au dérèglement climatique, à l’origine d’épisodes de fortes chaleurs plus régulières et, surtout, violentes. « L’effet de serre, créé par la verrière, rend cet espace très inhospitalier pour le public qui le traverse et les agents qui y travaillent, tance la directrice du Louvre, qui est entrée en fonction en 2021. En outre, le traitement phonique de cet espace demeure très médiocre. »
Autres griefs mis en avant par Laurence des Cars : « L’offre alimentaire ou les sanitaires sont en volume insuffisant, largement en deçà des standards internationaux. » Invitée à s’exprimer sur le sujet au micro de France Inter, jeudi 23 janvier, Rachida Dati a annoncé vouloir que le gouvernement et la direction du Livre soient « innovants, y compris pour le financement ».
La ministre de la Culture a, par la suite, fait référence à un autre monument de la capitale française, dont le gouvernement ne s’est pas privé d’en récupérer l’aura : la cathédrale Notre-Dame, inaugurée début décembre après cinq années de travaux en partie financés par une cohorte de milliardaires. « C’est notre patrimoine, a ainsi lancé Rachida Dati. Les conditions de visite et de travail ne sont pas à la hauteur de ce plus grand musée du monde. » La conférence de presse prévue mardi 28 janvier nous en apprendra donc plus sur les rôles que comptent occuper le président de la République et la ministre de la Culture.
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