On hésite. Entre la comtesse du Barry sur l’échafaud, « encore un instant je vous prie, monsieur le bourreau », ou madame Letizia, la maman de Napoléon au beau temps de l’Empire, « pourvu que ça dure » avec l’accent qu’on se gardera d’imiter par respect pour nos amis corses. On plaisante. Plus qu’une semaine, Monsieur le Président, une courte semaine et c’en sera fini de la trêve que d’aucuns nomment même « la parenthèse enchantée ».
Emmanuel Macron n’est pas Merlin mais s’est voulu enchanteur, ou marchand d’illusions : « Avec les jeux olympiques, on redécouvre que nous avons plein de raisons d’être ensemble. » Et d’être avec lui sans doute, et avec ce que l’hebdomadaire allemand Die Zeit, plutôt centriste, a appelé dans un article récent son « autoglorification », qui a mené la France à la crise politique que les Jeux ne vont pas résoudre.
Le même hebdomadaire ne tournicote pas. « Emmanuel Macron fait comme s’il avait encore les pleins pouvoirs et viole tous les usages démocratiques. » De l’autre côté de l’Atlantique, le New York Times lui fait écho et voit dans son interprétation du résultat des élections, comme si personne n’avait gagné, « les germes d’une possible dérive démocratique ».
Pour une bonne part, la presse française préfère commenter les tentatives de petits arrangements entre amis-ennemis, de combines vides de tout véritable projet sauf poursuivre la politique désavouée. Car la réalité est celle-ci. Emmanuel Macron a perdu les élections. Sa formation politique ne tient plus. Il s’imagine toujours en maître des horloges, jusqu’au ridicule, comme on l’a vu aux remises de médailles, mais il a, dès lundi prochain, rendez-vous avec le pays et son histoire.
Encore une semaine. Emmanuel Macron, qui a lui-même pris ce rendez-vous pour le 12 août, sera-t-il le président de l’esquive sans honneur et sans perspective, celui qui ne respecte pas les règles de ce qui n’est pas un jeu mais s’appelle la démocratie, ou sera-t-il celui qui aura la lucidité et, disons-le comme ça, l’ambition politique de nommer au poste de première ministre Lucie Castets, proposée par le Nouveau Front populaire, qu’il ne peut plus feindre d’ignorer.
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