« Allons z’enfants », c’est le titre d’un livre d’Yves Gibeau lu à l’adolescence et jamais oublié. Il raconte l’enrôlement militaire de jeunes garçons promis à un destin de chair à canon. Plus près de nous, « la Servante écarlate », de Margaret Atwood, think about l’asservissement et l’assignation des femmes à de strictes fonctions sociales, notamment la fonction reproductrice. Dans les deux cas, uniformes, embrigadement, self-discipline sévère et… lumière d’espoir grâce à de fortes têtes qui se révoltent. C’est à ces deux livres qu’indissociablement je pense en entendant l’expression d’Emmanuel Macron « réarmement démographique », aux relents à la fois natalistes et militaristes.
L’injonction faite aux femmes de produire des enfants a déjà eu cours dans notre pays. Elle s’est accompagnée de la répression de leur droit à refuser ou à interrompre une grossesse. Le contrôle du corps des femmes et de leur fécondité a toujours été un enjeu politique. Les atermoiements actuels de la droite au sujet de l’inscription de l’IVG dans la Structure montrent que rien n’est définitivement acquis dans ce domaine. De quoi nous faire froid dans le dos. Quel est le sujet ? Oui, depuis 2010, le taux de natalité fléchit dans notre pays et non, ce n’est pas catastrophique. Oui, il faut aider les femmes et les {couples} qui souhaitent procréer à réaliser leurs espoirs, non, il ne faut recourir ni aux injonctions ni aux mesures coercitives. Le taux de fécondité s’établit actuellement à 1,68 enfant par femme, chiffre suffisant, d’autant plus si l’on admet que la inhabitants française puisse s’accroître tranquillement du fait d’un solde migratoire actuel positif de 180 000 personnes par an pour 68 thousands and thousands d’habitants. Le métissage fait hurler l’extrême droite, essentiellement préoccupée d’une pseudo-pureté ethnique, mais il est déjà une réalité, puisqu’un Français sur quatre a l’un de ses grands-parents étranger.
On peut aussi se demander si la présence humaine sur terre n’atteint pas des seuils limites : 8 milliards aujourd’hui, 10 milliards à l’horizon 2050, les ressources de la planète s’épuisent. Aucun lien n’a pu être établi entre croissance de la inhabitants et développement économique et encore moins mieux-être social. Pourquoi alors chercher à accroître encore la natalité ? Pour financer la safety sociale et les retraites ? Mais d’autres options existent, par exemple la mise à contribution des income et grandes fortunes, ou l’utilisation des applied sciences numériques à des productions utiles, réparties équitablement, avec un temps de travail réduit. Une société d’égalité et de confiance en l’avenir, voilà ce qu’il faut aux femmes et aux {couples} pour réaliser leur désir d’enfant, lorsqu’ils en ont un. C’est d’une tout autre dimension qu’un congé parental de six mois qui, même s’il est utile, laisse les mother and father sans resolution au-delà.
Enfin, une query doit être prise très au sérieux : celle des difficultés d’un nombre grandissant de femmes et d’hommes à procréer. La fertilité humaine est menacée par les pollutions, les perturbateurs endocriniens, les pesticides que nous ingérons sans même nous en rendre compte. Comme quoi tous les enjeux ont quelque selected à voir les uns avec les autres. La préoccupation écologique devient majeure, y compris sur la query de la natalité. S’attaquer véritablement à ces sujets serait bien plus utile pour nos views d’avenir que de nouvelles et rétrogrades injonctions à l’égard des femmes.