L’aide médicale d’État (AME) est menacée par la droite et la Macronie. Il est donc « pressing » de défendre ce dispositif de santé publique, qui guarantee un accès gratuit aux soins aux étrangers en state of affairs irrégulière, au nom « des valeurs humanistes » de la France. Tel est, en substance, le message porté par Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, et les sénateurs Ian Brossat (PCF) et Colombe Grossel (PS), en visite lundi 18 décembre dans un centre médico-social au cœur du quartier populaire de Belleville (XXe arrondissement de Paris).
La date ne doit évidemment rien au hasard. Au même second, les députés et sénateurs examinent le projet de loi « immigration » en fee mixte paritaire. Juste avant ces négociations, Gérald Darmanin a promis d’engager une réforme de l’AME au début de 2024, répondant à une demande de la droite dans le cadre des négociations en cours sur le texte.
Le risque est donc grand que l’accès à l’AME soit limité. « Nous voulons l’affirmer, le dire : ici, à Paris, nous continuerons à faire vivre cette dimension humaniste, multiculturelle, d’accueil inconditionnel, parce que c’est dans notre ADN », a lancé Anne Hidalgo, avant de fustiger « le grand amalgame » visant les étrangers dans ce projet de loi.
« On a des inquiétudes fortes sur l’avenir de l’AME », a abondé Ian Brossat, le sénateur PCF, en première ligne lors de l’examen du texte en séance publique au Sénat. À ce moment-là, la majorité sénatoriale avait décidé de remplacer l’AME par une aide médicale d’urgence très restrictive.
« Les centres municipaux de santé vont être submergés de sufferers »
Dans ce centre médico-social, où les étrangers ont un accès « inconditionnel » aux soins, les travailleurs sociaux et les soignants sont catégoriques : une nouvelle restriction des droits à la santé serait une disaster. « Ce serait très grave, presque tout le monde va perdre ses droits, s’inquiète la responsable de l’établissement public, Chloé Argentin. Et les centres municipaux de santé, comme le nôtre, vont être submergés de sufferers ; c’est toute notre organisation que nous allons revoir. D’un level de vue de santé publique, c’est également très dangereux. »
Les travailleurs sociaux expliquent aussi que les étrangers doivent « attendre au moins cinq mois pour que leurs droits soient ouverts » : ils arrivent souvent avec un visa de courte durée, pendant laquelle ils n’ont aucun droit. Ensuite, ils doivent justifier de trois mois de présence irrégulière sur le territoire ; enfin, le délai de traitement du file est de deux mois minimal.
Et quand les demandeurs se présentent au rendez-vous, beaucoup se voient refuser leur file, en raison par exemple de pièces manquantes. Le parcours des demandeurs de l’AME est donc largement semé d’embûches, contrairement à ce que soutiennent la droite et l’extrême droite.
Contre les discours de haine, Anne Hidalgo a appelé tous les édiles « progressistes » du pays à « résister », sur le modèle des mobilisations lancées en Pologne depuis l’accession au pouvoir de l’extrême droite. « En Pologne, la résistance s’est faite où ? Dans les grandes villes, à Varsovie, à Gdansk. (…) S’il faut, et il le faut, nous allons adopter la même angle de résistance et de combativité qu’ont eue nos collègues à Varsovie (…), à résister, à s’opposer. Nous serons une terre de résistance démocratique, humaniste. C’est ça l’picture de Paris », a insisté la maire de la capitale.