L’enquête avance dans cette affaire de violences policières survenue en marge des « émeutes » en réaction à la mort de Nahel, tué le 27 juin 2023 par un tir policier. Un rapport d’expertise médicale réclamé par les juges d’instruction, révélé par France Bleu Provence, établit que les « nombreux coups, notamment de matraque » assénée par quatre policiers ont provoqué le traumatisme crânien d’Hedi.
Avant d’être tabassé durant la nuit du 1er au 2 juillet 2023 à Marseille, alors qu’il se trouvait dehors, Hedi tombe au sol, sous un tir de LBD lancé par la Brigade anticriminalité (BAC). Ce tir avait précédemment été envisagé comme responsable des séquelles avec lesquelles vit encore de ce jeune phocéen.
Cette nouvelle expertise médicale oriente l’affaire ainsi vers un potentiel procès en correctionnelle et non aux assises car elle qualifie l’agression « de délit mais pas de crime », a expliqué l’avocat d’Hedi, Me Preziosi.
Trois opérations et de nombreuses séquelles
À moitié conscient après les violences, Hedi a été emmené à l’hôpital par un ami et le gérant d’une supérette. Il a alors passé une semaine en réanimation, puis deux autres dans un service de neurochirurgie. Son crâne a été amputé de moitié. Aujourd’hui, « visuellement, on m’a remis le morceau de crâne dont j’ai été amputé mais je vais devoir repasser par une, ou deux opérations. La greffe n’a pas pris… », a-t-il témoigné dans un entretien au quotidien régional La Provence.
Les conséquences pour Hedi sont d’abord physiques : l’échec de la greffe pourrait entraîner une incapacité de parler ou de marcher pour le jeune homme. Mais toujours auprès de La Provence, il mentionne aussi « des crises d’angoisse à l’approche de la date anniversaire » de cette nuit de violences.
Quatre policiers mis en examen
Les quatre policiers de la BAC de Marseille impliqués dans cette affaire ont été mis en examen pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravés par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d’une arme et par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions ».
Le policier tireur de LBD, qui dans un premier temps a nié les faits, a été incarcéré en détention provisoire durant 40 jours pendant l’été 2023. Ce placement en détention provisoire avait provoqué des arrêts de travail et une grève du zèle parmi ses collègues. Gérald Darmanin leur avait alors apporté son soutien.
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