Livrer des repas en deux roues expose à une situation sociale précaire, à une situation physique fragile et à une situation mentale friable. La condamnation de la plateforme Deliveroo France, comme de trois de ses ex-dirigeants, pour « travail dissimulé » en juin et septembre 2024 – plus de 375 000 euros d’amende et près de 10 millions d’euros d’arriérés de cotisations et d’indemnités pour les livreurs portés partie civile – en est l’un des nombreux exemples.
Seule porte de sortie pour des travailleurs en quête de revenus, la livraison de repas à domicile – notamment à travers des applications telles que Deliveroo ou Uber Eats – est au centre d’une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui en dévoile les conclusions mercredi 26 mars.
« Une organisation du travail à risque pour leur santé »
Le constat est sans appel : le management via l’intelligence artificielle (IA) des plateformes fait peser des risques sur la santé des livreurs de repas à domicile – soit près de 71 000 travailleurs indépendants concernés en France, selon un décompte de l’Autorité de régulation du secteur (Arpe). Des accidents aux risques psychosociaux, en passant par la pollution de l’air, l’Anses a examiné les conditions de travail des livreurs à deux-roues pour son avis d’« évaluation des risques liés à l’activité des livreurs des plateformes de livraison de repas à domicile ».
Une enquête qui fait suite à une alerte de la CGT. Le syndicat s’était