À gauche comme à droite, les alliances commencent à se faire… et se défaire, à moins d’un an du premier tour.
Qui sera candidat.e aux municipales de Beaucaire ? À un an des élections, les lignes bougent, alors que le maire RN sortant Nelson Chaudon n’a pas déclaré (ni infirmé) sa candidature…
“Un coup d’arrêt au RN !”
Après une réunion à huis clos, mercredi soir 26 mars, la section locale du Parti communiste (PCF) a annoncé son ralliement officiel à Unis pour Beaucaire (UPB). Autour d’un “ennemi commun” : le Rassemblement national.
“Le RN s’implante de plus en plus à Beaucaire. Il faut que chacun arrête de défendre sa chapelle pour espérer marquer un coup d’arrêt au RN, dont notre ville est devenue un symbole fort dans la région. En 2020, notre liste (LFI et PCF) avait récolté environ 6 % des voix. Ce n’est pas suffisant. Si on contribue à un rassemblement plus large, on peut y arriver ! À Beaucaire, il reste un noyau solide autour du Parti communiste, ça peut faire pencher la balance”, explique Jean-François Milesi pour le PCF.
“Nous sommes tombés d’accord”
Les dissensions ? Les membres du PCF se disent prêts à faire des concessions. “Lors de nos discussions, mercredi, nous sommes tombés d’accord sur plusieurs points. Mais surtout, il faut du concret pour les citoyens ! Il reste à travailler le programme, mais tout doit passer derrière l’idée qu’il faut marquer un coup d’arrêt à l’extrême droite !”
“C’est très compatible, on a bien noté des divergences, mais c’est plus au niveau national que local ; il n’y a aucun désaccord insurmontable”, confirme le socialiste Alain Castellani, vice-président d’UPB.
Christophe André prépare une liste
Lors des dernières élections municipales de 2020, la liste UPB (qui pourrait par ailleurs prendre un autre nom pour 2026) rassemblait des personnalités de gauche et de droite. Elle penche aujourd’hui (pour l’heure) un peu plus à gauche, depuis cette arrivée et le départ du LR Christophe André.
Ce dernier, ancien conseiller municipal d’opposition, a créé avec une quinzaine de personnes une page Facebook pour dénoncer le bilan “catastrophique” du mandat écoulé : Beaucaire l’esprit libre.
“Ça peut aboutir à une liste pour les élections municipales”, confie ce dernier, qui nuance : “J’essaie de faire exister une mouvance modérée, entre les deux extrêmes.”
Contrairement à 2020, son ralliement à UPB “n’est pas envisagé” pour 2026. “Même si c’était intéressant en termes de réflexion, on était trop dans l’inaction. On mettait deux mois pour écrire un paragraphe ! Et puis une barre à gauche a été faite : je ne peux pas m’aligner avec l’extrême gauche”, regrette cet encarté LR.
Désormais, il cherche à rassembler “des personnes modérées, des éventuels socialistes modérés aux LR, même si je ne veux pas afficher de sensibilité politique, un peu comme ce qu’on avait en 2020 avec UPB”.
“Peut-être pas tête de liste”
Il ne sera “peut-être pas tête de liste. J’ai obtenu 14 % lors des départementales en 2021. Il n’y a pas de dynamique derrière moi et je ne serai peut-être pas la personne idoine pour porter le mouvement”, concède Christophe André, dont la liste est en gestation.
Du côté d’UPB, l’accueil de cette nouvelle est mitigé. On se demande si ce n’est pas une bonne idée, au final, d’avoir deux listes en lice au premier tour à Beaucaire. “On s’interroge sur la meilleure stratégie”, avoue Alain Castellani.
Qu’en est-il des macronistes LFI et des?
À l’heure de la revue d’effectifs pour UPB, il reste un grand absent. La France insoumise. Ou plus exactement, Beaucaire en commun, “un large rassemblement à la gauche du PS”, tacle le LFI Charles Ménard. Il rencontrera prochainement les membres d’Unis pour Beaucaire, “sans a priori”. “Les municipales sont encore loin, il peut encore se passer beaucoup de choses”. Et de remettre en question les stratégies passées : “Être tous unis contre l’extrême droite, avec la droite, c’était voué à l’échec.””On ne souhaite exclure personne”, réaffirme pourtant Alain Castellani.
Et les Macronistes, dans tout ça ? Contacté, Lionel Depetri, l’entrepreneur soutenu par LREM en 2020, assure que “rien n’est encore arrêté”. À un an des municipales à Beaucaire, le spectre de l’élection au premier tour du RN en 2020 semble encore appesantir les velléités.
Le maire sortant reste en retrait
À droite comme à gauche, candidats déclarés ou non, toutes les personnes contactées ont en commun de tirer à boulets rouges sur le bilan du mandat de la majorité Rassemblement national (RN) à Beaucaire.
Pas de quoi faire trembler Nelson Chaudon, le maire RN sortant, qui n’envisage toujours pas (jusqu’à nouvel ordre) de se déclarer candidat. “Tout se fera quand ça devra se faire, disserte-t-il. Aujourd’hui, je suis maire de Beaucaire, ma priorité, ce n’est pas de faire campagne, c’est de gérer la ville.”
Et le maire sortant de se ranger derrière le score de Julien Sanchez, ancien maire élu en 2020, qui l’a désigné comme successeur une fois élu député européen, l’an passé : “Il a fait 60 % au premier tour. ” Cet argument, laconique, suffira-t-il à séduire les Beaucairois, six ans après ?