Les élections municipales de 2026 s’approchent à grands pas. Pour construire le rassemblement qui mènera la gauche à la victoire, le candidat Ian Brossat démarre ses rencontres avec les Parisiens. À commencer par le vingtième arrondissement, ce samedi 29 mars. Tracts en mains distribués par la section locale, des badauds s’arrêtent devant le bar associatif et culturel Lou Pascalou, au pied du métro Ménilmontant. Progressivement, la foule gonfle, jusqu’à atteindre les 200 à 250 participants, selon les organisateurs. Beaucoup peinent à entrer pour écouter les premières déclarations du sénateur communiste et de son équipe, dont les intentions de vote en faveur d’une liste d’union de la gauche qu’il conduirait sont à 19 % pour le premier tour, à égalité avec l’hypothèse du socialiste Rémi Féraud comme tête de liste, selon un sondage Ifop paru samedi dans le Figaro.
« Nous ne savons pas qui récupérera le pouvoir à l’élection présidentielle de 2027. La ville de Paris doit se tenir prête à incarner un pôle de résistance à des politiques qui peuvent être terribles dans l’avenir », déclare Adrien Tiberti, secrétaire de la fédération parisienne du PCF. À ses côtés, Ian Brossat hoche la tête. Pour lui, Paris doit rimer avec la lutte contre le racisme et la discrimination. « Ces vents mauvais venus d’outre-Atlantique qui soufflent aussi chez nous ne doivent pas finir par emporter la digue », lance-t-il en réaction aux positions défendues par la droite parisienne. Le rejet de l’étranger, le refus de lutter contre le changement climatique, le chacun pour soi, la volonté d’interdire les logements sociaux…
« Les conquêtes gagnées par le PCF et par la gauche peuvent être remises en cause. Alors, agissons », déclare Ian Brossat, en réponse aux intentions de Rachida Dati, ministre de la Culture et possible candidate à la mairie de Paris à la tête d’une liste d’union de la droite et du centre. Cette dernière souhaite fermer les voies piétonnes pour les automobilistes. « La lutte pour la transition écologique est en danger », ajoute le communiste.
Cent nouveaux équipements publics de santé
Pour remporter la future élection municipale, l’ancien adjoint d’Anne Hidalgo au logement ne compte pas laisser tomber ses anciennes batailles : les 3 000 logements vides doivent être occupés par les personnes qui dorment actuellement à la rue, tel est l’un des credo de sa campagne. « L’objectif est aussi d’arriver à 40 % de logement public vers 2035, pour toutes et tous », ajoute-t-il.
Du côté des services publics, l’hôpital et l’éducation sont aussi des axes de proposition privilégiés. La santé est un droit fondamental, pour Ian Brossat, d’autant plus essentielle dans une ville dont la population vieillit. « Dans dix ans, 12 % de la population parisienne aura plus de 75 ans, continue le candidat communiste. Les besoins en matière de santé vont augmenter. Alors même que l’hôpital public va de plus en plus mal. » Le sénateur de Paris propose aux habitants de la capitale de se soigner sans se ruiner avec la création de cent nouveaux équipements de santé publics et associatifs, des Ehpad, des centres de santé et des maisons de santé pour une médecine conventionnée en secteur 1 (sans dépassements d’honoraires). « Notre deuxième proposition est la mise en place de mutuelles municipales, comme celles qui ont déjà pu voir le jour dans de nombreuses villes communistes », telle que Villejuif dans le Val-de-Marne.
Le PCF s’engage aussi à ce que chaque enfant ait la possibilité de réussir ses études, quel que soit le milieu social de ses parents ou son lieu d’habitation. « Préserver l’école publique devrait alerter davantage les élus. Mais la droite ne dit rien, en particulier sur les fermetures de classe », souffle Ian Brossat. Dans la capitale, le gouvernement impose la suppression de 110 postes d’enseignants en école primaire, et 92 dans le secondaire. « Alors que Paris compte pour 2,6 % de la baisse nationale de la démographie scolaire dans le primaire, elle subit 25 % des suppressions de postes », dénonce le PCF dans un communiqué distribué sur le terrain par les militants depuis plusieurs semaines.
« Nous pourrions profiter de la baisse de la démographie pour avoir des classes plus petites et un meilleur encadrement des élèves », s’exclame le candidat aux municipales. Mais la droite envisage tout le contraire. Elle souhaite profiter de cette baisse pour avoir des classes plus denses, « ce qui risque de dégrader les conditions d’enseignement », alerte Ian Brossat.
Et la culture dans tout ça ? Pour Raphaëlle Primet, déléguée PCF au maire du 20e arrondissement en charge de l’économie culturelle, son importance est de taille face à l’État qui semble la reléguer au second plan. La politique de Christelle Morançais, présidente des Pays de la Loire, en guise de preuve : la vice-présidente d’Horizons n’a pas hésité à sabrer la culture pour faire des économies dans sa région. « Le PCF ferraille contre cela. Il préserve depuis des années le communisme municipal pour le bien-être de ses habitants », ajoute Raphaëlle Primet, en référence à cette philosophie politique théorisée par le PCF au moment des Trente Glorieuses, qui organise notamment l’accès de tous à la culture, à l’éducation, à la santé et au bien-être social, notamment par la mise à disposition de grands équipements collectifs municipaux.
À la fin de la réunion publique, la rue des Panoyaux grouille de monde. Chacun boit un verre à la santé de la gauche, aux luttes et aux conquêtes à venir. Le tout en reprenant joyeusement en chœur « On lâche rien », la célèbre chanson du groupe HK.