Quand le réveil a sonné, Nassim savait déjà de quoi son samedi 18 janvier serait fait. Qu’il fasse 2 degrés, qu’il neige ou qu’il vente, ce salarié de l’hôpital de Tenon savait qu’il échangerait ses vêtements de professionnels de santé contre la casquette du militant défenseur de l’hôpital Bichat. Comme lui, ils sont près d’une centaine à s’être retrouvés à quelques pas de l’hôpital Bichat situé aux portes du 18e arrondissement de Paris, à l’appel du Nouveau Front Populaire et des organisations qui le composent, du comité de défense des hôpitaux Bichat-Beaujon (Clichy, Hauts-de-Seine), de l’USAP CGT et des Jeunes Front Populaires Paris Nord-Ouest pour dénoncer le projet de fermeture de ces deux structures et la construction du campus hospitalo-universitaire Grand Paris Nord à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). « Ce sont deux établissements importants pour la population locale et je ne crains qu’on n’éloigne de l’accès aux soins des personnes en difficulté », confie Nassim, pancarte au poing.
« La fermeture de Bichat et Beaujon va créer la suppression de 300 lits d’hospitalisation »
De fait, la ville de Saint-Ouen-sur-Seine devrait accueillir d’ici 2028 un nouveau centre hospitalier et universitaire, dont le coût est estimé à 1,3 milliard d’euros. Le plan est connu depuis 2013 quand il a été annoncé par le président socialiste de l’époque François Hollande. Mais il est contesté depuis par les syndicats, collectifs de citoyens, et élus politiques en raison de réelles capacités d’accueil de cette future structure. « La fermeture de Bichat et Beaujon va créer la suppression de 300 lits d’hospitalisation et contribuer à réduire les capacités d’accueils des femmes enceintes », affirme Simon Chiaroni, secrétaire général CGT Bichat.
Le cégétiste à la blouse blanche plaide plutôt pour la « création d’une nouvelle structure en Seine-Saint-Denis et la rénovation des deux hôpitaux déjà présents ». Et après moult rebondissements dont la reconnaissance d’un vice de procédure par la Cour administrative d’appel en octobre 2023, Simon garde espoir en l’interruption d’un tel projet. « Le comité de défense a saisi en novembre le Conseil d’État pour faire annuler le dessein voulu par l’AP-HP. Nous n’avons pas encore de nouvelles mais nous espérons que cela va marcher », poursuit-il.
Sur place, nombreux sont les drapeaux rouges, violets et verts à flotter tandis que les prises de paroles se succèdent. Tour à tour, des personnalités politiques comme la députée écologiste Léa Balage El Mariky, l’insoumis Éric Coquerel, le sénateur communiste Ian Brossat, Lucie Castets, candidate du NFP au poste de Premier ministre, et l’adjointe écologiste à la Maire de Paris en charge de la santé Anne-Claire Boux ont appelé à la préservation des deux établissements et des moyens supplémentaires. Car en toile de fond, se joue également la lutte contre la détérioration de l’hôpital public. Désignant le bâtiment à la peau de brique, Benoit Martin, secrétaire générale de l’UD CGT Paris a d’ailleurs rappelé qu’il est un « lieu du Paris populaire et d’excellence qui offre des soins de qualité à tous ».
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