La Fête est aussi ce moment où la gauche répond aux arguties de la droite. Non, ce n’est pas la faute du Nouveau Front populaire (NFP) ou de la France insoumise si le chef de gouvernement est Michel Barnier. Selon les éléments de langage macronistes, la gauche aurait refusé toute négociation.
Sous la tente de l’Agora de l’Humanité, samedi, Lucie Castets, candidate à la fonction de premier ministre, décrypte l’opération du pouvoir : « En plaçant la responsabilité de notre non-nomination sur le NFP, on détourne le regard du fait que la main ne nous a jamais été tendue par les responsables du camp présidentiel. » Un retour à l’envoyeur abondé par une anecdote loin d’être anecdotique : « Le seul à avoir refusé de répondre au téléphone informellement est Gabriel Attal. »
La gauche unie face aux tentatives de déstabilisation de Macron et Barnier
Le NFP, coalition arrivée en tête en nombre d’élus le 7 juillet, était pleinement légitime à gouverner. « Si Emmanuel Macron avait demandé de ne pas censurer le gouvernement du NFP, il aurait pu gouverner. Il aurait été de la responsabilité du NFP de trouver des consensus » à l’Assemblée, déclare-t-elle lors d’un débat au stand du Parti socialiste.
Nous avons eu affaire à une « stratégie d’obstruction » du « Gaulois réfractaire » Emmanuel Macron, lance, pour sa part, Marine Tondelier, secrétaire des Écologistes à l’Agora. Le président voulait tout simplement « ne pas changer de politique ». « Le NFP aurait abrogé la réforme des retraites », explique la responsable verte. « Avant d’être censuré au bout de deux semaines, un exécutif aurait pu augmenter le Smic à 1 600 euros par décret et Emmanuel Macron n’aurait pas pu revenir dessus », abonde le député communiste Stéphane Peu lors d’un débat.
Tous insistent sur la nécessité de préserver l’unité, alors que Michel Barnier tente d’instiller, comme Macron depuis les européennes, le venin de la division au sein de la gauche. À l’approche de consultations des forces politiques, il indique être ouvert à la participation de personnalités de gauche au sein de son gouvernement.
Non sans ironie, et surtout « sans illusion », Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, confiait vendredi, lors de son traditionnel repas de presse, quel serait son message : « S’il cherche des ministres pour augmenter le Smic et les salaires, pour abroger la réforme des retraites, pour augmenter le budget des services publics, nous ne sommes pas sectaires. » En perte de vitesse, la Macronie s’enferme dans son sectarisme ; sa seule ouverture est à l’endroit de l’extrême droite.
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