À Biarritz, la justice débaptise le quartier la « Négresse »

« La cour juge que, quelles que soient l’origine supposée de cette appellation et sa dimension historique revendiquée par la commune de Biarritz, le terme « La Négresse » évoque aujourd’hui, de façon dévalorisante, l’origine raciale d’une femme dont l’identité n’a d’ailleurs pas été formellement identifiée. » C’est ce qu’ont affirmé, ce 6 février, les juges du Tribunal administratif de Bordeaux, ordonnant à la mairie de municipalité de renommer son quartier, dit de « La Négresse. »

Depuis un siècle et demi, environs, le quartier de la capitale basque porte ce nom. Et depuis 2013, l’association Mémoires et partages demande, sans succès qu’on débaptise l’endroit. En 2020, Le Tribunal administratif de Pau avait même rejeté cette requête estimant que cette dénomination devait être conservée « dans une perspective mémorielle », sans retenir le caractère « dégradant », « humiliant » ou « stigmatisant » des « membres d’une communauté pour un motif raciste », que dénonçait l’association. « Aujourd’hui, c’est un soulagement, une joie », s’est réjouie Clarisse Gom, la secrétaire générale de Mémoires et partages.

La seule personne à publiquement exprimer une « déception », est finalement la mairesse (LR) de Biarritz, Maider Arosteguy. « On est attachés à cette figure d’une femme noire qui, lorsqu’elle aurait existé était indépendante, affranchie des carcans de cette époque. » a-t-elle tenté d’expliquer. Mais pour Patrick Serres, le président de l’association Mémoires et Partages, plus besoin de tergiverser. « La justice n’a fait que rappeler les fondamentaux édictés par les élus de la Nation en 2001 : la traite et l’esclavage sont des crimes contre l’humanité. » Un point c’est tout.