NATIONS UNIES, 16 oct (IPS) – La prochaine campagne de vaccination contre la polio à Gaza, une entreprise majeure pour les partenaires de la santé, a débuté le 14 octobre, alors que les attaques et les tensions continues fragilisent les systèmes de santé et humanitaires.
Ce lundi 14 octobre marquait le début du deuxième cycle de la campagne de vaccination contre la poliomyélite à Gaza. Cela fait suite à la première série de vaccinations, relativement réussie, qui s’est déroulée du 1er au 12 septembre et a permis de vacciner plus de 559 161 enfants âgés de dix ans ou moins. La deuxième série de vaccinations fournira à environ 591 700 enfants une deuxième dose cruciale du vaccin nVPO2.
Les Nations Unies (ONU) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont exhorté les autorités israéliennes à une pause humanitaire, permettant le bon déroulement des efforts de vaccination. Toutefois, la poursuite des attaques dans la bande de Gaza menace d’entraver les efforts de secours et met en danger la vie des travailleurs humanitaires.
“Nous ne pouvons pas vacciner les enfants sous un ciel rempli de bombes. Toutes les parties au conflit doivent respecter les pauses humanitaires convenues pour permettre le déploiement de cette campagne”, a déclaré l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens dans le proche Est (UNRWA).
Lundi, l’ONU a signalé des frappes aériennes contre une école transformée en refuge à Nuseirat et dans la cour d’un hôpital à Deir Al-Balah, ces dernières ayant incendié plusieurs tentes. Des images et des séquences vidéo partagées par l’UNRWA montraient du personnel humanitaire fouillant les décombres à la recherche de survivants, ainsi que récupérant des corps calcinés dans des tentes. Environ 20 personnes ont été tuées dans cette attaque et les efforts de vaccination à l’école ont été interrompus.
“Nous avons miraculeusement survécu, le feu s’est propagé partout, même la tente où nous dormions a brûlé. Ce n’est qu’un des nombreux incidents que nous avons eu pendant la nuit dans la bande de Gaza. Ce sont des gens qui ne font que s’abriter. Ils essaient juste trouver un endroit où dormir en essayant de trouver un peu de sécurité dans la bande de Gaza où il n’y en a absolument pas”, a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA.
Les ordres d’évacuation répétés émis par les Forces de défense israéliennes (FDI) ont également mis à rude épreuve les efforts de vaccination. Muhannad Hadi, le plus haut responsable de l’aide de l’ONU dans le territoire palestinien occupé, a confirmé que plus de 50 000 personnes ont été déplacées du camp de Jabaliya en raison des ordres d’évacuation des 7, 9 et 12 octobre.
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les zones les plus difficiles à vacciner sont les régions du nord de Gaza, où les livraisons de nourriture sont interrompues depuis le 1er octobre. De plus, de nouveaux blocages ont eu lieu dans le sud de Gaza, où tous les points de contrôle menant au nord ont été bloqués. interrompu la livraison de ressources essentielles.
Malgré ces nombreux défis d’accès, la deuxième vague de vaccination contre la poliomyélite connaît un début prometteur. Dans un communiqué de l’UNRWA, il a été confirmé qu’environ 93 000 enfants de moins de dix ans ont été vaccinés jusqu’à présent. Environ 43 pour cent des enfants qui ont été touchés ont reçu la deuxième dose de nVPO2, ainsi qu’une dose de vitamine A afin de maximiser l’immunité globale. Tout comme le premier cycle de cette campagne, le deuxième cycle comprendra trois phases, ciblant les régions du nord, du sud et du centre de Gaza. Chaque phase devrait comprendre trois jours et un jour de rattrapage supplémentaire.
Environ 1 000 travailleurs humanitaires ont été mobilisés pour contribuer aux efforts de vaccination et aux services éducatifs. En outre, des évaluations sont actuellement menées par l’ONU pour déterminer l’ampleur des besoins suite aux attaques de lundi contre l’hôpital Al-Aqsa à Deir Al-Balah. Des tentes, de la literie, des vêtements, des fournitures pour enfants, des kits d’hygiène et de la nourriture sont nécessaires de toute urgence.
Le PAM a distribué les dernières réserves alimentaires dans le nord, où la crise alimentaire s’est considérablement aggravée au cours des deux dernières semaines. Des conserves de nourriture, des biscuits à haute teneur énergétique et des suppléments nutritionnels ont été distribués dans les camps de déplacés, les boulangeries, les établissements médicaux et les cuisines. On ne sait pas combien de temps dureront ces ressources alors que les restrictions sur l’aide continuent de se resserrer dans le nord de Gaza.
IPS UN Bureau Report
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