Nouvelle casse à venir dans l’industrie de l’automobile ? Les élus FO, CFE-CGC, CFDT, UNSA et CFTC de Valeo ont partagé leurs inquiétudes sur l’avenir de l’équipementier automobile, lors d’une conférence de presse ce mardi 15 octobre.
En cause : l’annonce le 15 juillet, par la direction, d’un appel à des repreneurs pour les sites de la Suze-sur-Sarthe, La Verrière et Saint-Quentin-Fallavier. Plus de 1 000 emplois seraient menacés, selon les syndicats. Le site de Mondeville est quant à lui à vendre en raison de la moindre attractivité pour la fabrication des capteurs moteurs.
Pour les responsables syndicaux de Valeo, ces appels à des repreneurs « ne sont qu’une façade ». En réalité, le groupe souhaiterait délocaliser afin de réorienter le projet vers les pays de l’est, pour continuer à dégager des marges. Thierry Rozi, délégué syndical de FO sur le site de la Suze-sur-Sarthe l’assure : « Le client payera le même prix qu’on produise en France ou dans un pays à bas coût. Le coût du travail baisse, et le taux de profit augmente. C’est cette logique qui intéresse Valeo ».
Dans ce dossier, l’entreprise a donné mandat au cabinet Alixio pour rechercher un potentiel repreneur qui sauvegarde les emplois. Pour autant, le dossier technique présenté aux élus mi-septembre « n’est pas du tout complet, c’est une aberration », déclare Christelle Bourguigneau, déléguée syndicale CFDT du site de la Suze-sur-Sarthe. En effet, selon les syndicats, la reprise des salariés et des murs ne concernait qu’un site, celui de la Verrière.
Une répercussion psychosociale sur les salariés
Par ailleurs, les syndicalistes alertent sur les répercussions psychosociales et l’absence de dialogue social. Depuis juillet, les arrêts maladies s’accumulent. Trois semaines d’attentes sont nécessaires pour avoir rendez-vous avec la psychologue mise en place par la direction, d’après les centrales.
Christelle Bourguigneau déplore que « Valeo prenne très à la légère les risques psychosociaux liés à la casse sociale. » La déléguée CFDT regrette le manque de transparence et de communication du groupe : « En tant qu’élu, aujourd’hui nous accompagnons seulement les orientations prises par la direction alors que nous sommes censées participer au processus décisionnel. »
Un comité européen de Valéo est prévu le 21 octobre. L’intersyndicale atteste que « beaucoup de signes montrent que la fermeture officielle de certains sites français va être annoncée à ce moment-là. » Thierry Rozi affirme « qu’ils attendent la fin du mondial de l’automobile pour annoncer la suite ».
Alors que le virage de l’hybride vers l’électrification est entamé, les élus déplorent « la non-restructuration de la filière depuis 2009 » entraînant aujourd’hui une casse sociale sans nom. Sur le site de la Suze-Saint-Sarthe, des débrayages d’une heure s’effectuent, par roulement quotidiennement.
« Les salariés sont en attende d’une décision sur un potentiel PSE », poursuit le délégué FO, « nous prendrons des décisions de mobilisations lorsque nous serons fixés sur les volontés du groupe. » Sans attendre, la fédération CGT de la métallurgie appelle à un rassemblement en marge du salon de l’auto ce jeudi 21 octobre contre les milliers d’emplois menacés dans la filière.
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