De Bram à La Réole en passant par Saint-Ouen, « la gauche non mélenchoniste » a multiplié les rassemblements, autour de Carole Delga, Raphaël Glucksmann, et Karim Bouamrane.
“La gauche de gouvernement”, “la gauche qui travaille”, “la gauche non mélenchoniste”, ainsi que ses fers de lance désignent la tendance du Parti socialiste (et de quelques-uns de ses alliés) à laquelle ils appartiennent, n’en finit plus de renaître de ses cendres, encore fumantes depuis le score 1,75 % des suffrages obtenu par sa candidate Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle de 2022.
En multipliant, en ce début d’automne, les initiatives, les rendez-vous et les créations ou confirmations de mouvement en créant micro-partis, mouvements, au sein ou en parallèle du PS.
Tables rondes, ateliers, conférences
Une gauche qui s’est retrouvée, en partageant tables rondes, ateliers et conférences, à Bram dans l’Aude, le 28 septembre dernier, à l’initiative de la présidente de Région Occitanie Carole Delga (avec François Holalnde et Bernard Cazeneuve en guest-stars). Puis, quelques jours plus tard, le jeudi 3 octobre, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, à l’invitation du maire, le désormais très médiatique Karim Bouamrane, puis, les samedi 5 et dimanche 6 octobre, à La Réole, en Gironde, pour la rentrée politique de Raphaël Glucksmann, le coprésident de Place publique.
“Compromis ne signifie pas compromission”
“Lors de ces rendez-vous, avec l’ensemble de la diversité de la gauche, nous avons montré qu’une autre alternative est possible”, synthétisait ce jeudi Kamel Chibli, vice-président du conseil général d’Occitanie, très engagé sur cette ligne : “Nous voulons incarner une gauche capable d’assumer le pouvoir avec un beau projet, une gauche qui aspire à gouverner et à travailler. Et en sachant que de notre fenêtre, nous n’imposerons pas tout à tout le monde. On a des compromis à trouver parce que la France est diverse. Ce qui ne signifie pas compromission, ce n’est pas pareil, et c’est ce que ne comprend pas Jean-Luc Mélenchon. On veut plus de justice sociale, plus de pouvoir d’achat, mais sans stigmatiser l’entreprise et ceux qui créent de la richesse.”
“La gauche mélenchoniste qui crée du bruit et de la fureur”
Il complète : “Et puis sur la forme, on veut aussi montrer que la gauche, ce n’est pas seulement ceux qui crient et s’opposent à tout et à tous. Nous ne sommes pas enlisés dans cette gauche mélenchoniste qui crée du bruit et de la fureur tous les jours.”Un Kamel Chibli ravi également, à travers ces trois rendez-vous, d’avoir pu “montrer la diversité du pays, de Bram à Saint-Ouen On ne peut pas opposer tout le temps la ville et les banlieues aux campagnes, les citadins aux ruraux. Un autre chemin est possible”.
“Si Macron dissout dans dix mois, on fait quoi ?”
Reste à transformer ce volontarisme dans les faits, notamment au sein du PS où les tenants de ce positionnement idéologique s’opposent, parfois avec virulence, à un Olivier Faure souvent taxé de trop grande complaisance avec Jean-Luc Mélenchon et les cadres de LFI. Kamel Chibli assure : “Il faut faire un congrès rapidement, en début d’année 2025, pour ne pas rester bloqué sur cette alliance avec les cadres de LFI. Certes, il y a d’autres priorités. Mais si Macron dissout à nouveau dans dix mois, on fait quoi, sur quelle ligne politique on part ?”