Le patron de Stellantis, Carlos Tavares, a confirmé qu’il céderait son fauteuil de dirigeant en 2026, afin de goûter aux joies de la retraite. Cette annonce a été l’occasion pour le groupe d’évoquer des changements immédiats dans son « équipe managériale », afin de « simplifier et améliorer la performance de son organisation dans un environnement mondial turbulent. »
Carlos Tavares en a profité de son côté pour nous servir un morceau de langue de bois : « Dans cette période de transformation darwinienne pour l’industrie automobile, notre devoir et notre responsabilité éthique sont de nous adapter et de nous préparer pour l’avenir, mieux et plus rapidement que nos concurrents, afin d’offrir à nos clients une mobilité propre, sûre et abordable ».
Une marge en chute
En réalité, l’étoile de Tavares a pali ces derniers temps, devant la baisse de profitabilité de son groupe, abonné aux records mirifiques pendant des années. La marge opérationnelle devrait retomber à 7 % cette année, contre plus de 14 % il y a encore quelques mois. Un scénario qui n’a rien de surprenant, pour les professionnels du secteur, de plus en plus dubitatifs quant à la stratégie d’écrasement des coûts menée par le dirigeant depuis son entrée en fonction.
Néanmoins, même si certains observateurs s’émeuvent de cette moindre profitabilité, le groupe est loin, très loin, de la faillite. « Je me souviens des années Folz (Jean-Martin Folz a dirigé PSA de 1997 à 2007, ndlr), soupire Jean-Pierre Mercier, délégué SUD. À l’époque, il nous disait qu’il fallait faire des efforts pour atteindre 4 % de marge opérationnelle, ce qui était déjà énorme ! Même si nous descendons cette année autour de 7 %, cela reste monstrueux. Cela en dit long sur la saignée sociale opérée pour atteindre ce résultat ».
Pour le délégué syndical, Carlos Tavares laissera derrière lui un groupe extrêmement profitable pour les actionnaires. « Ces derniers ont empoché 18,3 millions d’euros par jour en 2023, poursuit-il. Ils se sont considérablement enrichis pendant les années Tavares, sur le dos des travailleurs de l’ensemble des pays du groupe, des États-Unis à l’Europe de l’Est, qui ont subi les effets d’une vraie guerre sociale. »
En 2018, le médiatique dirigeant se félicitait que ses équipes soient devenues des « psychopathes de la performance », dans un entretien accordé au journal Le Monde. Tout en restant muet sur le coût social exorbitant de cette transformation.
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