« Jusqu’à la victoire ». Après l’échec amer des législatives anticipées, doublé par le Nouveau Front populaire, le Rassemblement National (RN) a choisi Nice pour son meeting de rentrée, ce dimanche 6 octobre, premier d’une longue série jusqu’à la future campagne des législatives anticipées qu’ils espèrent voir organisées le plus tôt possible.
Le parti n’a pas atterri en terrain hostile, le département des Alpes-Maritimes ayant élu trois députés du parti lepéniste en juillet dernier : Lionel Tivoli dans la 2e circonscription, Alexandra Massion dans la 4e et Bryan Masson dans la 6e, en plus de leurs alliés « républicains » Eric Ciotti, absent du meeting, Christelle d’Intorni, ou encore Bernard Chaix.
Sur la scène du Palais Nikaïa, Marine le Pen et Jordan Bardella ont, à tour de rôle, préparé le terrain en vue d’une « victoire prochaine ». « Nice est le point de départ de la grande Union nationale que nous appelons de nos vœux, a lancé l’ancienne candidate à la présidentielle du Rassemblement National. Nous portons l’espérance de millions de Français qui, en juillet dernier, après nos résultats aux élections européennes et législatives, ont compris que notre arrivée au pouvoir n’était que différée ».
Le NFP, un « extrémisme de gauche »
Chacun s’est ragaillardi des résultats des élections européennes et législatives, malgré l’absence de victoire, se proclamant malgré tout premier parti de France « en nombre de voix ». En revanche, bouches cousues sur les démêlés judiciaires de Marine le Pen et 21 membres du parti, en plein procès pour l’affaire des assistants parlementaires.
Jordan Bardella, qui semble s’être remis de sa soirée en boîte de nuit avec les jeunes du RN la veille, largement relayée sur ses réseaux sociaux, s’en est donné à cœur joie pour dénoncer le NFP, en particulier autour de ses appels au barrage républicain lors des législatives anticipées et son programme qu’il catégorise comme un « extrémisme de gauche ».
Face à la question des finances publiques, au cœur de l’actualité du moment, le président du RN a eu pour seule réponse les restrictions des aides aux étrangers. « Réserver les aides sociales et les allocations familiales aux Français, traiter les demandes d’asile en dehors de France, rehausser le plafond du groupement familial », a énoncé Jordan Bardella en s’adressant directement au Premier ministre, Michel Barnier, tout en se satisfaisant de voir le RN être désormais le « maître des horloges ».
Le président du RN a ensuite accordé des bons points à un membre de son gouvernement, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et un mauvais, pour l’ancien socialiste Didier Migaud, ministre de la Justice.
L’UE ciblée
Enfin, les deux leaders du parti ont profité de ce premier meeting pour taper à grands coups sur l’Union européenne, l’accusant d’avoir « impulsé, cajolé, et imposé à nos Nations » un « mouvement de dérégulation des flux de biens et de personne », « dérégulation écologique, désindustrialisation, insécurité physique et sociale ». L’échec de leur modèle est terrible, brutal et sans appel », a fustigé Marine le Pen.
Et de condamner, par la même occasion, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour les femmes afghanes : « Accorder un droit global à la moitié d’un pays d’obtenir l’asile n’est ni sérieux ni raisonnable surtout si on y ajoute le droit découlant du regroupement familial ». Elle a également pointé « la complaisance des institutions européennes vis-à-vis de l’islamisme lorsqu’il asservit, menace ou intimide des femmes sur le sol européen ».
En somme, face à la « crise sociale », « la crise sécuritaire », « la crise de l’immigration » et « la crise budgétaire » qu’il dénonce, le RN n’a rien proposé de particulier, si ce n’est lui-même.
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