Nicolas Daragon, le ministre de la sécurité du quotidien effectue son premier déplacement à Lunel ce vendredi 4 octobre. Il accorde à Midi Libre sa première interview.
Quel périmètre recouvre ce nouveau ministère de la Sécurité quotidienne ?
Il y a déjà eu des ministres qui étaient les bras droits des ministres de l’Intérieur, comme Brice Hortefeux, ou Robert Pandraud. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, va piloter la politique générale du ministère, et moi je vais avoir en charge le continuum de sécurité. C’est-à-dire tout ce qui fait que ça fonctionne entre tous les acteurs de la sécurité. Ça va de la sécurité privée, aux polices municipales. J’ai une certaine expertise sur le sujet en tant que maire de Valence.
Il y a aussi le travail avec les forces de sécurité intérieure, même si la police et la gendarmerie restent de la compétence directe du ministre de l’Intérieur, et la sécurité des transports. Dernier point : la sécurité civile, pour laquelle Michel Barnier a annoncé qu’il en relançait le Beauvau. Ce qui va être aussi le cas pour les polices municipales. Et il y aura aussi des sujets liés à la cybersécurité de nos concitoyens.
Vous avez un budget dédié ?
Je suis rattaché totalement au budget du ministère de l’Intérieur. Le budget de la sécurité civile y est rattaché. Pour les autres sujets, nous sommes sur des budgets qui sont à la fois intégrés au ministère de l’Intérieur, et surtout en partenariat avec les collectivités locales. Car ils sont de compétence des maires pour la police municipale, des Départements pour les sapeurs pompiers, des Régions pour les transports régionaux.
Vous n’êtes donc pas à la tête d’un ministère qui serait surtout un symbole ?
Le Beauvau de la sécurité civile va nous permettre de refonder son modèle. Parce que dorénavant les pompiers sont appelés pour faire des transports ambulanciers, ou sur des situations qui ne correspondent pas à leurs missions d’origine, parce que les zones soumises à incendies, en raison du réchauffement climatique, sont bien plus nombreuses… On a donc un sujet d’organisation générale et un sujet de financement.
Sur les polices municipales : c’est la troisième force dorénavant, avec une augmentation de près de 40 % des effectifs en dix ans. Et, pourtant, beaucoup de leurs possibilités d’action sont limitées. On va travailler à améliorer cette situation. Sur les transports on va se focaliser sur les gares et les transports urbains, on peut intervenir. Tout ça serait symbolique ? Moi, je souhaite qu’on soit jugés à l’épreuve des actes.
Pourquoi le choix de Lunel pour votre premier déplacement officiel ?
Je viens à Lunel pour inaugurer un centre de supervision urbain. Ce sont les maires qui les construisent et ça leur coûte très cher. Donc, venir ici, même s’il y a un soutien financier de l’État, c’est souligner le volontarisme des collectivités, du maire de Lunel en particulier.
Donc quand un maire fait l’effort d’équiper sa commune de vidéoprotection et d’avoir une police municipale alors que ça n’est pas obligatoire, c’est important que l’État facilite les choses et les salue. Sur le sujet des polices municipales, rien ne sera sans l’avis des maires et en particulier de l’AMF.