Qui n’a jamais hésité à avaler un paracétamol dont la date de péremption était dépassée ? Ne tergiversez plus : huit médicaments périmés sur dix gardent 90 % d’efficacité, selon une étude de l’UFC-Que Choisir publiée jeudi 19 septembre. En analysant 20 comprimés, gélules ou sachets de paracétamol et 10 d’ibuprofène, l’association de consommateur montre que « seuls trois échantillons de chaque groupe contiennent moins de 90 % de la quantité affichée de principe actif », « par exemple, moins de 900 mg de paracétamol pour un Doliprane 1 g ».
« Jeter des médicaments a des impacts majeurs »
« Ces constats sont particulièrement inquiétants puisque jeter des médicaments efficaces alors qu’ils sont prétendument périmés a des impacts majeurs », affirme l’UFC-Que Choisir. D’abord, ce gaspillage soulève des enjeux économiques : le renouvellement plus rapide des médicaments a un coût majeur pour le système hospitalier, l’assurance maladie et les malades.
Ensuite, cela pose problème pour l’environnement en augmentant inutilement les déchets, dont certains échappent au processus de collecte et de traitement des médicaments. Enfin, cette surconsommation accroît artificiellement la demande de médicaments et participe donc aux pénuries.
« Il est curieux que les laboratoires puissent déterminer de manière purement discrétionnaire la date de péremption des médicaments », remarque l’UFC-Que Choisir. Les laboratoires pharmaceutiques augmenteraient fictivement la demande de leurs produits ? Impossible, eux qui sont simplement dictés par la volonté altruiste de répondre aux besoins sanitaires de la population, et non par un impératif capitaliste de recherche de profits. « De quoi se demander si de leur point de vue, les critères économiques prennent le pas sur les critères scientifiques… », ironise l’association de consommateurs.
Au vu des conclusions de son étude, l’UFC-Que Choisir annonce saisir l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) « afin de l’alerter sur les résultats de son enquête et lui demander de faire évoluer en tant que de besoin le cadre réglementaire ». Pour qu’enfin les médicaments nécessaires à notre bonne santé soient reconnus comme un bien public et non une variable d’ajustement des ambitions spéculatives des grands groupes pharmaceutiques.
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