Moins d’une semaine après sa nomination par Emmanuel Macron, le nouveau premier ministre républicain Michel Barnier a assuré : « la semaine prochaine, on a un gouvernement ». « On fera les choses méthodiquement, sérieusement (…) j’écoute tout le monde » a-t-il de nouveau déclaré, alors que ses clins d’œil ont été surtout destinés à l’extrême droite, qui a joué un rôle d’arbitre dans sa désignation par le chef de l’État. « J’ai rencontré la plupart des présidents de groupe, je continue et je viens visiter les députés, les sénateurs, les écouter aussi », a-t-il poursuivi.
La veille, une rencontre avait été organisée avec les 97 députés du groupe « Ensemble pour la République » (ex-Renaissance), dont leur nouveau président Gabriel Attal. Les élus ont alors accueilli Michel Barnier lors de leur journée de rentrée parlementaire à Rosny-sur-Seine (Yvelines). « J’ai besoin de vous et le président de la République a besoin de vous », leur avait lancé l’ancien commissaire européen, selon des participants à la réunion.
Le premier ministre poursuit ses consultations
Dans la journée, l’homme de 73 ans avait également enchaîné les consultations dans la journée pour composer son gouvernement mardi à Matignon, recevant Marc Fesneau (MoDem), Stéphane Séjourné (Renaissance) et Hervé Marseille (UDI). Le premier ministre avait rencontré, lundi 9 septembre, des responsables du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) et avait reçu dimanche les dirigeants d’Horizons et le chef de file du MoDem, François Bayrou.
À ce jour, le nouvel hôte de Matignon poursuit ses consultations entre le centre et la droite. Il est présent, ce mercredi à Reims pour rencontrer les 33 députés du groupe Horizons, le parti d’Édouard Philippe, pour ensuite se rendre en Seine-et-Marne auprès des 36 du MoDem. Il pourrait ensuite se rendre aux journées parlementaires de sa famille politique en fin de semaine à Aix-les-Bains.
Fabien Roussel s’est dit « sans illusion » sur le nouveau chef du gouvernement
Les communistes, de leur côté, seront reçus le mardi 17 septembre par l’hôte de Matignon, mais le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, s’est dit « sans illusion » sur le nouveau chef du gouvernement, « qui a 50 ans de vie politique et n’a jamais rien fait de social dans notre pays », mardi 10 septembre, sur CNews et Europe 1.
« Nous allons dire ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi nous avons été élus. Nous nous battons pour l’abrogation de la réforme des retraites, l’indexation des salaires sur l’inflation et la hausse du SMIC, augmenter le budget de l’État afin que l’on puisse embaucher là où nous en avons besoin. On a besoin de profs, de soignants, d’investir sur la sécurité publique », a-t-il poursuivi. Le chef de file des communistes a également confirmé son intention de voter la censure contre son gouvernement.
Au parti socialiste, alors que Matignon avait contacté Olivier Faure et Boris Vallaud, les responsables ont décliné toute rencontre avec le premier ministre Michel Barnier avant que celui-ci ne présente sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée, a indiqué, mardi 10 septembre, leur entourage.
Si les socialistes Carole Delga et Karim Bouamrane ont reproché à la direction de leur parti d’avoir empêché la nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon, ceux-ci ont confirmé mercredi leur refus de participer au gouvernement. « Je ne participerai pas à un gouvernement de droite soutenu par l’extrême droite » a déclaré, mercredi 11 septembre, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, ajoutant que, si elle était députée, elle voterait une motion de censure contre le gouvernement Barnier « parce que le choix du président de la République ne respecte pas le vote des Français ».
« Notre volonté est effectivement de le renverser »
De son côté, le coordinateur national de LFI Manuel Bompard a indiqué mardi sur France 2 ne pas avoir reçu d’invitation et a laissé entendre que sa formation n’irait de toute façon pas rencontrer le premier ministre. « On en parlerait avec mes collègues, mais il me semble en tout cas que d’abord, notre volonté est effectivement de le renverser », a-t-il dit.
Une ligne également défendue par les écologistes, qui n’ont pas encore reçu d’invitation à ce jour. Le premier ministre républicain « n’a rien à attendre de nous et nous n’avons rien à attendre de lui », a martelé lors d’un point presse à l’Assemblée nationale l’un des porte-parole des députés écologistes, Benjamin Lucas. « On n’a jamais cru à cette fable macroniste selon laquelle, gauche et droite, ça n’existait plus, (et) qu’on pouvait mettre ensemble dans un même gouvernement des gens qui pensaient radicalement différemment », a-t-il poursuivi.
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