La vidéo aurait été filmée par une mère d’élève, au lendemain de la rentrée scolaire 2024, dans le 15e arrondissement de Paris. On y voit une enseignante, d’une cinquantaine d’années, frapper et asperger d’un liquide non-identifié, une fillette de trois ans, hurlant et en pleurs. Ces images, diffusées par l’avocate de la famille, Me Vanessa Edberg, circulent depuis ce mardi 10 septembre sur les réseaux sociaux suscitant une vague d’indignation.
La famille a déposé plainte le 5 septembre
La ministre démissionnaire de l’Éducation Nationale, Nicole Belloubet, s’est dite « extrêmement choquée », insistant sur le fait que ce genre d’agissement n’est « pas notre école ». L’enseignante, qui n’avait jamais particulièrement fait parler d’elle jusqu’ici, « a reconnu les faits et a présenté ses excuses à la famille », indique le recteur de l’académie de Paris indiquant avoir signé, ce mardi 10 septembre au matin, un arrêté de suspension à l’encontre de la maîtresse.
« Ce qui n’est pas une sanction, mais une mesure de protection des élèves mais aussi de la personne qui en fait l’objet », précise-t-il. « Ensuite, il y aura à la fois une enquête pénale (…) et une enquête administrative qui pourra conduire à un conseil de discipline, voire à des sanctions qui vont du blâme à la révocation. »
Une plainte a bel et bien été déposée, le 5 septembre, par la famille de l’élève, à Issy-les-Moulineaux, auprès du parquet de Nanterre, pour des « faits qualifiés à ce stade de violence sur mineur de 15 ans ».
Chercher à comprendre un tel dérapage
Les autorités seraient bien inspirées de ne pas seulement tenter de réagir à la légitime émotion partagée par les abonnés des différents réseaux sociaux.
Il serait également intéressant de chercher à comprendre comment une professionnelle expérimentée, connue des parents, de ses élèves et « qui ne se laisse pas emporter normalement par ses émotions », selon le maire d’arrondissement, a pu se retrouver dans une telle situation d’exaspération qu’elle en vienne à maltraiter cette fillette.
Pour Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat des enseignants de maternelle et du primaire, « les images montrent une situation choquante, ce n’est pas un geste professionnel ». La syndicaliste rappelle qu’une des prérogatives du métier de professeur des écoles est d’ « assurer la sécurité physique et affective des élèves », comme le font, quotidiennement, l’ensemble des personnels de l’Éducation Nationale.
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