C’est la première fois que Pavel Durov s’exprime depuis son arrestation le 24 août à l’aéroport du Bourget. Dans un long message sur Telegram, messagerie qu’il a fondée en 2013 et dont il est le dirigeant, le milliardaire franco-russe estime « surprenant » d’être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes. « Utiliser des lois datant de l’ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plate-forme qu’il gère est une approche erronée », ajoute-t-il.
Jusqu‘à quinze ans de prison
Le patron de Telegram est mis en examen pour une douzaine d’infractions concernant le manque de modération de la messagerie, notamment d’un ensemble d’activités criminelles : échanges de contenu pédopornographie, organisation de trafic de drogue et d’escroqueries en bandes organisées… Pavel Durov est interdit de quitter le territoire français et risque jusqu’à quinze années de prison.
Le milliardaire de 39 ans a dénoncé les affirmations selon lesquelles « Telegram est une sorte de paradis anarchique », les qualifiant d’« absolument fausses », et assurant : « Nous supprimons des millions de messages et de chaînes nuisibles chaque jour. » Il réfute également les accusations de la France selon laquelle Telegram n’avait pas répondu à ses demandes, affirmant qu’il avait personnellement aidé les autorités françaises à « établir une ligne d’assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France ».
La plateforme, qui compte près d’un milliard d’utilisateurs, est à la fois une messagerie chiffrée, mais aussi une forme de réseau social permettant de créer des chaînes publiques comme des groupes de discussion rassemblant jusqu’à 200 000 membres, accessibles après autorisation et modérés par ses créateurs. De nombreux partis politiques s’y organisent, comme la Macronie depuis ses débuts, mais aussi quasiment l’ensemble des groupuscules d’extrême droite et une partie des djihadistes. Si la presse le qualifie souvent de Mark Zuckerberg russe, Pavel Durov apparaît en réalité bien plus comparable à Elon Musk, patron de X (ex-Twitter), qu’à celui de Meta (Facebook, Instagram…).
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