Près d’un an après la conclusion des États Généraux de la santé d’Alès Agglo, le président de la collectivité Christophe Rivenq dresse un premier bilan, avec quelques réussites et des pointes d’amertume envers des organismes d’État.
Les États généraux de la Santé avaient été présentés en grande pompe sur la scène du Cratère le 6 novembre 2023, en présence du ministre concerné de l’époque, le Gardois Aurélien Rousseau.
Presque un an plus tard, le président d’Alès Agglo Christophe Rivenq dresse, ce mercredi 4 septembre, un premier bilan du plan d’action dessiné suite à cette grande phase d’étude menée pour déterminer clairement les besoins du Bassin en termes d’accès aux soins.
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Tout en soulignant que, selon une étude menée par l’Agglo, la question de la santé arrive en première position dans les attentes des habitants du bassin alésien, “l’accès à des spécialités est le point faible sur le territoire, ce n’est malheureusement pas qu’un problème lié à Alès”, rappelle Christophe Rivenq en citant la pénurie de dermatologues et de gynécologues.
“L’autre secteur à travailler, poursuit-il, est celui de l’accès au soin non-programmés.” L’ouverture d’un pôle de soins ambulatoire en novembre dernier au dernier étage de l’Institut Gard Vision fait partie des réussites annoncées, avec quatre nouveaux médecins qui ont pris en charge près de 1 000 patients. Une étape pour lutter contre la raréfaction des médecins généralistes. Sur le Bassin, la moitié des 80 généralistes installés ont plus de 60 ans.
L’Agglo note aussi l’ouverture des nouveaux locaux de la maison des aidants, place des Martyrs-de-la-Résistance, ou des maisons de santé de Saint-Martin-de-Valgalgues et de Saint-Julien-les-Rosiers, qui seront prochainement suivies par celle en cours de réalisation à Génolhac.
“Il faut décloisonner ! Foutez-nous la paix !”
Cependant, une pointe d’énervement se ressent dans la voix de Christophe Rivenq quant à la complexité de développer l’offre de soins à échelle alésienne. Présentés lors des États généraux, les projets de pôle de soin pédiatrique baptisé “la maison des colibris” et du bus de santé chargé d’améliorer l’accès aux soins aux secteurs les plus reculés sont freinés par les exigences des organismes publics. Le premier n’a pas reçu de labellisation car “il n’entre pas dans les cadres définis par l’ARS”. Le second, voulu comme un véhicule avec une équipe variée en compétences et services à bord, “a été transformé en médico-bus avec seulement un généraliste à bord”.
Bien que des “négociations” soient en cours avec l’ARS, “on commence aussi à travailler avec des communes de l’agglo pour définir des points d’ancrage”, le résultat ne semble pas répondre aux attentes de l’élu. “Lors des États généraux, le ministre Aurélien Rousseau et la direction de l’ARS disaient : “proposez, on vous suit”. Pour l’instant c’est plutôt : “proposez, on vous bloque ! Tout ça parce que les projets ne rentrent pas dans les canevas. Il faut continuer à faire pression pour que l’on ait des évolutions légales dans le pays. Il faut que le gouvernement laissent travailler ceux qui connaissent les territoires. Il faut décloisonner ! Foutez-nous la paix !”
L’agglo pointe en parallèle des améliorations dans le fonctionnement de l’hôpital d’Alès (lire ci-dessous), avec lequel, ainsi qu’avec la clinique Bonnefon en centre-ville, des travaux sont en cours pour gérer la question des soins d’urgences afin de mieux conseiller les patients sur les bonnes pratiques à prendre.
L’espoir d’un hôpital “consolidé”
En poste depuis mai dernier, Christian Cataldo, nouveau directeur du centre hospitalier d’Alès, a détaillé aux côtés de Christophe Rivenq, président du conseil de surveillance de l’hôpital, les premières actions en place pour “consolider” les services.
“On travaille sur le recrutement médical et sur l’attractivité”, explique-t-il, avec de premières actions entreprises pour les urgences qui ont permis d’éviter de réguler les patients cet été. “Si tout se passe bien, poursuit-il, tous les services seront consolidés cette année.” Des recrutements dans nombre d’entre eux (urgences, pédopsychiatrie, psychiatrie, oncologie, gastro-entérologie, urologie ou radiologie) ainsi que l’arrivée de 8 externes dans les équipes médicales sont aussi en cours. “Un appareil d’IRM sera installé l’an prochain, sans oublier le scanner de l’hôpital de Ponteils, qui répondra à un besoin de proximité”. Un développement pour pallier la situation financière, fragile, de l’hôpital : “Plus on aura de médecins, plus l’hôpital ira bien”. Cependant, “cela ne veut pas dire que l’on pourra tout faire”, souligne-t-il en insistant sur le besoin de se rendre aux urgences qu’en dernier recours. Cette année, les urgences alésiennes ont franchi la barre des 52 0000 prises en charge.