Le réacteur nucléaire de Flamanville a été mis en fonctionnement dans la nuit de lundi à mardi après l’autorisation délivrée par l’Autorité de sûreté nucléaire. EDF a annoncé avoir engagé le processus de « divergence » qui initie la réaction en chaîne de la fission nucléaire.
Reports successifs de l’allumage
Il aura fallu 17 années et 19,1 milliards d’euros selon la Cour des comptes pour parvenir à l’allumage du réacteur, contre les 5 ans et 3,3 milliards d’euros initialement prévus. Le retard comme le surcoût sont les conséquences de reports successifs de l’allumage à la suite du décès de deux salariés sur le chantier en 2011, puis à de nombreux défauts de construction.
Dans un communiqué publié ce mardi, la CGT Mines et Energie rappelle qu’elle avait « alerté, dès la conception de l’EPR, sur les plannings et les coûts jugés proprement irréalistes ». Le syndicat salue « l’abnégation des salariés » grâce à laquelle le réacteur a pu être allumé.
Tests supplémentaires
Le démarrage du réacteur ne marque pas pour autant la fin de ce feuilleton. En effet, des tests de sûreté supplémentaires seront effectués avant d’atteindre les 25 % de fonctionnement du réacteur nécessaires à son raccordement au réseau de transport d’électricité. Selon Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire d’EDF, cela sera effectif avant la fin de l’année 2024. Le 57e et plus puissant réacteur du parc français devrait atteindre ses pleines capacités (1,6 GWh) dans les mois suivants, mais aucune échéance précise n’est encore annoncée.
Le changement d’une pièce majeure du réacteur est par ailleurs déjà prévu dans dix-huit mois pour remédier aux anomalies du couvercle de l’EPR pointées dès 2015 par l’Autorité de sûreté nucléaire. Le réacteur devra être arrêté pendant plusieurs mois à cette occasion.
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