Au deuxième jour du procès de l’affaire des viols de Mazan, mardi 3 septembre, les enfants de Gisèle Pélicot n’ont pas pu supporter l’énoncé des faits par le président Roger Arata et ont fini par quitter la salle d’audience. 31 volumes de procédure détaillant les 10 ans de calvaire de leur mère, droguée par leur père, Dominique Pélicot, pour la livrer à des dizaines d’hommes dont 51 comparaissent depuis lundi devant la cour d’assises d’Avignon.
Caroline Darian, la fille du couple, a même dû quitter la salle à deux reprises, après que le président avait rappelé que les enquêteurs ont retrouvé dans l’ordinateur de son père, parmi les 20 000 clichés et vidéos des 92 viols subis par leur mère, un dossier intitulé « Autour de ma fille, à poil » où se trouvaient des photos d’elle dénudée. Même si les enfants du couple « n’ont rien découvert, si tous connaissaient le dossier, c’était particulièrement éprouvant » pour eux, a précisé leur avocat, Me Antoine Camus. Gisèle Pélicot, elle, est restée stoïque.
Seuls 14 accusés reconnaissent leur responsabilité
Pendant ce temps, la plupart des accusés avait le regard fixé au sol. Seuls 14 d’entre eux ont, à l’instar de Dominique Pélicot, reconnu leur responsabilité et trois, seulement trois, ont présenté leurs excuses à la victime. Les justifications présentées par certains, que le président a également rappelées, ont de quoi laisser pantois : « À partir du moment où le mari était présent il n’y avait pas viol », il s’agissait d’un « jeu de couple ».
D’autres ont cherché à excuser leur comportement par « l’emprise » qu’aurait exercé sur eux Dominique Pélicot, présenté comme un « chef d’orchestre » aux consignes de qui eux ne faisaient qu’obéir : « Je faisais ce qu’il me demandait mais je ne savais pas pourquoi », il s’agissait d’un « traquenard », l’un d’entre eux osant même évoquer un « viol involontaire »… Un spectacle donnant, ô combien, raison à Gisèle Pélicot d’avoir eu la force de refuser le huis clos demandé par certains des accusés.
Le procès a repris mercredi matin avec les témoignages des enquêteurs, expliquant notamment comment, après avoir interpellé Dominique Pélicot dans un supermarché où les vigiles l’avaient repéré filmant sous les jupes des femmes, ils avaient fini par comprendre qu’ils avaient probablement affaire à un possible criminel sexuel. Ce que la saisie de son ordinateur n’a fait que confirmer par la suite. Jeudi, le procès – qui doit durer quatre semaines – se poursuivra avec les premières auditions des parties civiles, dont Gisèle Pélicot elle-même.
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