Carole Delga affiche sans ambages sa préférence pour Matignon. Thierry Beaudet ? Elle se montre étonnée.
C’est dans “un contexte de rentrée scolaire sans Premier ministre et sans ministre de l’Éducation”, sinon démissionnaires, et, “au lendemain d’élections régionales en Allemagne qui actent la montée des populismes en Europe”, que la présidente de Région Occitanie Carole Delga s’est exprimée devant la presse ce lundi.
Pour poser son analyse sur la situation politique inédite actuelle : “L’impatience du peuple de France a basculé dans l’exaspération” a-t-elle ainsi estimé, appelant à la création d’un “gouvernement en rupture de la politique macroniste, de gauche, d’action, qui privilégiera la justice sociale et la transformation écologique”.
“Estime et respect”
Et s’il y a un homme qu’elle voit bien incarner ce projet, c’est bien Bernard Cazeneuve : “Même si j’ai aussi cité les noms de Karim Bouamrane, Yannick Jadot, Cécile Duflot ou Johanna Rolland, par exemple, je pense qu’il pourrait être le Premier ministre adéquat pour mener cette politique. J’ai beaucoup d’estime et de respect pour Bernard Cazeneuve. C’est un homme de gauche, avec des valeurs socialistes chevillées au corps. Et je lui renouvelle tout mon soutien” assurait-elle avec résolution.
En faisant référence à ce qu’elle nommait “la séquence indigne” de Blois, quand, dans le cadre des universités d’été du PS, “une poignée de militants, une poignée seulement mais une poignée de trop, ont hué Karim Bouamrane et Bernard Cazeneuve, sans que la direction du PS ne réagisse”.
Les “valeurs universalistes” du PS
Une direction et un premier secrétaire, Olivier Faure, à qui elle demande, en phase avec tous ceux qui incarnent son opposition (de Michaël Delafosse à Nicolas Mayer-Rossignol), avec encore plus de force depuis Blois, “d’avoir une parole ferme et claire, dénuée de toute arrière-pensée d’accord politique. Et d’être également ferme sur les propos à connotation antisémite, et sur le communautarisme que jamais nous ne cautionnerons. Cette ligne avec certains LFI est inacceptable. Le PS doit rester fidèle à ses valeurs universalistes”, assénait Carole Delga.
“Matignon ne m’a pas été proposé”
Avant d’en revenir à l’actualité relative à la nomination d’un Premier ministre, de signifier que “Matignon ne m’a pas été proposé, non”. Et d’éluder quand on lui a demandé si elle pourrait rejoindre un gouvernement Cazeneuve : “On est dans un tel champ d’incertitudes que je ne vais pas répondre à des hypothèses multiples”.
Thierry Beaudet et son “manque d’expérience”
Par contre, sur les éventualités Xavier Bertrand ou Thierry Beaudet, elle n’hésite pas. Si elle dit apprécier le premier comme “président de Région, avec qui j’entretiens de bonnes relations, et qui, comme moi, a le souci de lutter contre l’extrême droite”, elle considère que son choix “ne correspond pas à l’attente des Français”, et aux enseignements à tirer des résultats des élections législatives.
Elle connaît aussi le second, “de par ses responsabilités mutualistes, quand j’étais secrétaire d’État au commerce et à l’artisanat. C’est un homme de qualité mais je suis quand même très étonnée. Il n’a jamais été élu, et pour la fonction de Premier ministre, je pense quand même que son manque d’expérience est très pénalisant”.