Le président veut trouver pour Matignon la perle rare qui ne sera pas mise à la porte à la première motion de censure. Un homme ou une femme avec qui il pourra vivre deux ans de concubinage heureux.
Emmanuel Macron ne cherche pas un Premier ministre qui soit l’expression du suffrage universel, c’est-à-dire issu du parti ou de la coalition politique arrivé en tête des législatives anticipées. Si tel était le cas, il l’aurait déjà trouvé. Maron veut installer à Matignon un Premier ministre qui soit son serviteur. Un Premier ministre qui ne détricote pas ses réformes, qui ne remette pas en cause la réforme des retraites, qui n’augmente pas le SMIC, qui obéisse aux ordres de l’Élysée sans poser de questions, sans provoquer les foudres de l’Assemblée, qui applique « sa » politique. Bref, une sorte de concubine politique, permettant une relation idyllique entre Matignon et l’Élysée. Le changement dans la continuité, en quelque sorte.
La vraie cohabitation
Cette perle rare existe-t-elle ? Personne ne le pense. Ni le Nouveau Front populaire de gauche, ni le Rassemblement national, ni même les députés du centre qui promettent de censurer tout Premier ministre qui ne leur conviendrait pas. Ils réclament tous un nouveau chef de gouvernement qui rompe radicalement avec les sept années de politiques jupitériennes qui ont conduit la France au désastre que nous connaissons aujourd’hui. Les Français se sont exprimés haut et fort, aussi bien aux élections européennes qu’aux législatives. Ils veulent une nouvelle politique, et donc un nouveau gouvernement qui soit une véritable cohabitation. Chacun dans son rôle. Le président préside depuis l’Élysée. Le gouvernement gouverne et dirige le pays.
Macron joue avec les institutions
Depuis le 16 juillet 2024 et la démission du gouvernement Attal, le président de la République joue avec les institutions. Il prend son temps. Il consulte. Il a rejeté la proposition du Nouveau Front populaire de nommer Lucie Castets. Il ne veut pas non plus d’un Premier ministre issu du Rassemblement national. Reste le centre, des socialistes aux Républicains, version chaîne historique. Mais aucune de ces personnalités n’a trouvé grâce aux yeux de Macron. A l’approche de la rentrée scolaire, et sans ministre de l’Education, il est toujours urgent de nommer un Premier ministre et de former un gouvernement. Bernard Cazeneuve ? Xavier Bertrand ? La nomination d’un nouveau Matignon semble enfin imminente. Mais sera-ce un Premier ministre de concubinage ou de coalition ? On le saura bientôt…