La vacance du pouvoir politique organisée par Emmanuel Macron produit des conséquences étonnantes. Jusqu’à mi-juillet encore, il ne serait pas venu à l’esprit des organisations patronales d’agriculteurs de faire passer au ministère ou aux parlementaires des textes législatifs clé en main, au vu et au su de tous.
Même si les liens entre tout ce monde sont habituellement très étroits et que la crise du monde paysan est urgente à traiter, il en allait alors du bon usage du lobbying comme du respect du travail législatif. Mais une quarantaine de jours après la démission du gouvernement Attal, ces préventions n’ont plus cours. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont présenté à la presse, ce jeudi, un projet de loi en bonne et due forme (seule l’étude d’impact manque) à même de contenter toutes leurs revendications.
Une double urgence
Ces fédérations patronales justifient leur démarche par le temps perdu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et par l’empilement des urgences à traiter. À celles déjà dénoncées lors des mobilisations de cet hiver se sont ajoutées de nouvelles, cet été. D’un côté, la récolte historiquement faible du blé, en attendant celle de la viticulture.