La femme argentine de 39 ans qui accuse de viols et violences les deux rugbymen du XV de France Oscar Jegou et Hugo Auradou, a tenté, vendredi 23 août, aux alentours de trois heures du matin de mettre fin à ses jours, ont indiqué ses avocats à l’AFP. Une annonce qui est survenue ce lundi 26 août, trois jours après la tentative de suicide, et près de deux mois après que les deux joueurs ont été arrêtés.
Neuf jours après leur interpellation, les deux hommes, avaient, mi-juillet, été placés en résidence surveillée. S’ils ont été remis en liberté mi-août sur décision du parquet, les deux joueurs sont actuellement inculpés et interdits de quitter le pays sud-américain. Il leur est également défendu de contacter la plaignante tant que l’instruction se poursuit. Si les inculpés reconnaissent des relations sexuelles dans une chambre de leur hôtel de Mendoza, ils affirment qu’elles étaient consenties et nient toute violence.
La plaignante n’a pu se présenter à l’audience
Mais la femme qui les accuse a une version totalement différente. L’un des avocats de la plaignante, Maître Mauricio Cardello a expliqué que c’était à cause de cette tentative de suicide que sa cliente « ne s’est pas présentée » à l’audience qui devait avoir lieu lundi 26 août, ajoutant que, si sa cliente allait « bien », elle ne se présenterait pas non plus à une audience reprogrammée le lendemain.
Au moment où elle tentait de mettre fin à ses jours, la présence de son père aurait permis d’éviter le pire : « Elle se trouvait avec son père dans une voiture et il a pu éviter la situation », a précisé l’une de ses avocates Natacha Romano, à la chaîne locale Canal 9 Televida Mendoza, citée, lundi 26 août, par Le Parisien. Citée également sur la radio de Mendoza Radio Mitre, l’avocate a, en outre, précisé qu’elle avait déjà fait une autre tentative de suicide, sans en préciser la date.
La femme suivrait ainsi « un traitement intensif », a précisé à l’AFP Maître Natacha Romano. Elle serait « dans un état émotionnel bouleversé », mais « assistée par les psychiatres de l’hôpital public », a ajouté son autre avocat Maître Mauricio Cardello. Ce dernier avait expliqué vendredi aux journalistes présents à Mendoza l’absence de sa cliente à l’audience en raison de « problèmes gastriques, une douleur assez forte », à la suite desquels « elle n’était pas en condition de venir ».
Une demande de non-lieu possible
Maître Mauricio Cardello a également indiqué que les avocats de la plaignante s’opposeraient formellement à un non-lieu et allaient « continuer à soutenir qu’il y a bien eu abus sexuel ». En effet, lors de l’audience de ce mardi 27 août, les avocats de la défense, convaincus que la position de l’accusation s’était fragilisée ces dernières semaines, entendaient déposer une demande de non-lieu auprès du ministère public de Mendoza, afin d’obtenir le retour en France des deux inculpés, une fois les résultats des expertises versés au dossier.
L’absence annoncée de la plaignante à l’audience de ce mardi empêche-t-elle cette procédure ? « A priori non », a indiqué à l’AFP Martin Ahumada, porte-parole de la justice de Mendoza. Lors de cette même audience, les résultats d’une expertise psychiatrique de la plaignante – un des derniers actes attendus – devaient également être présentés.
Dans le cas où elle serait déposée, le parquet devra alors se prononcer sur cette demande de non-lieu. Une audience sera ensuite convoquée sous quelques jours pour qu’un juge l’examine. L’ensemble du processus pourrait prendre une semaine environ, selon l’un des avocats argentins des joueurs, Maître Rafael Cuneo Libarona. Celui-ci a également déclaré à l’AFP, lundi 26 août, « encore évaluer » s’il présentait ou non la demande de non-lieu, tout en déplorant l’absence de la plaignante à l’audience.
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