Des chauffeurs de bus de la RATP affirment devoir, à la demande de leur hiérarchie, effacer les signaux d’alerte sur les tableaux de bord avant le passage au contrôle technique, selon une enquête publiée mercredi 21 août du Parisien. Une pratique ancienne selon les personnes interviewées, révélée par l’Humanité un an et demi plus tôt, en février 2023.
Grâce à une valise électronique, un petit appareil bleu permet d’effacer des anomalies, expliquait l’Humanité. Une manière d’« effacer les alertes » sur l’écran de la valise électronique afin que les voyants d’alerte disparaissent avant le passage des bus au contrôle technique, ont décrit les chauffeurs au sein des deux enquêtes.
Valérie Pécresse demande « de rendre sans délai des comptes »
Interrogée à l’époque par l’Humanité sur l’existence ou non de telles pratiques, la RATP affirmait que ses bus faisaient « l’objet d’un entretien et d’un suivi rigoureux », avec « un contrôle technique tous les six mois », effectué par « des centres indépendants, audités régulièrement et qui disposent de leur propre équipement de contrôle ».
« Un voyant orange de tableau de bord n’est pas bloquant en termes de sécurité pour la conduite du véhicule, seul le voyant rouge l’est », a réagi la RATP auprès du Parisien, ajoutant que « lorsque le bus est mis sous tension lors du contrôle technique, en cas de dysfonctionnement majeur, le défaut réapparaît ». Le journal local a affirmé que l’information était contestée par un responsable de centre de contrôle technique.
L’article du Parisien a rapidement fait réagir dans la foulée la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités Valérie Pécresse qui a interpellé sur X Jean Castex et la RATP, leur demandant « de rendre sans délai des comptes » à l’instance régulatrice des transports qu’elle préside. « Si les dérives frauduleuses sont avérées, elles sont totalement inacceptables. La RATP doit y mettre fin sans délai et sanctionner les auteurs » a-t-elle ajouté.
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