Le gouvernement démissionnaire a reconduit à l’identique pour 2025 le montant des crédits de l’Etat, à 492 milliards d’euros, a indiqué Matignon mardi à la presse, alors que l’équipe suivante, qui n’a pas encore été nommée par Emmanuel Macron, n’aura que quelques semaines pour préparer le budget 2025.
Le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal a préparé un projet de dépenses pour 2025 équivalentes à celles de 2024 que le nouvel exécutif pourra modifier avant l’examen du Projet de loi de finances à l’Assemblée nationale à l’automne, a fait savoir mardi Matignon.
Les préoccupations du Premier ministre
Les “lettres plafonds” définissant les enveloppes allouées à chaque ministère doivent partir “dans les prochaines heures”, ont précisé les services du Premier ministre qui vit ses derniers jours à Matignon. L’ébauche de Projet de loi de finances 2025, qui sera présenté le mardi 1er octobre, prévoit des dépenses à hauteur de 492 milliards d’euros, équivalentes à celles de l’année 2024.
“La préoccupation principale du Premier ministre c’est que le gouvernement qui lui succédera ait les moyens de présenter un budget”, a souligné Matignon lors d’une présentation à la presse. “Le nouveau gouvernement qui sera nommé pourra faire les ajustements qu’il estimera nécessaires dans le cadre des priorités qu’il aura définies”, a-t-on ajouté.
Le président Emmanuel Macron consulte à partir de vendredi chefs de partis et présidents des groupes parlementaires des deux chambres avant la nomination d’un Premier ministre, “pour continuer à avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays”, a dit l’Elysée.
La gouvernance de la France est entre parenthèses depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée par le chef de l’Etat, qui a débouché sur une Assemblée nationale très divisée au sortir des élections législatives des 30 juin et 7 juillet. En attendant la nomination du nouveau chef du gouvernement, les ministres démissionnaires du gouvernement de Gabriel Attal gèrent les affaires courantes.
Gabriel Attal “soucieux”
Une première réunion de la Commission des Finances doit se tenir le 11 septembre, a appris Reuters auprès de son président, le député La France insoumise Eric Coquerel. “Le Premier ministre est soucieux du rétablissement des finances publiques”, a souligné Matignon mardi, insistant sur l’objectif de passer d’ici 2027 sous la limite des déficits publics de 3 % du Produit intérieur brut (PIB) conformément au Pacte de stabilité et de croissance européen. La France anticipe un déficit public de 5,1 % cette année, au lieu des 4,4 % prévus antérieurement.
Le budget 2025 devra tenir compte de l’inflation, ce qui se traduira par une baisse des dotations d’environ 10 milliards d’euros, dit Matignon. “Il y a des économies nécessaires et qui devront absorber l’augmentation de l’inflation”, ajoute-t-on. La Loi de programmation militaire sera préservée et les fonds alloués à l’aide à l’emploi pourront être revus dans un contexte de baisse du chômage, a-t-on précisé de même source.